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À Paris, Ban Ki-moon réitère l'importance d'une solution politique au conflit en Syrie

Le Secrétaire général Ban Ki-moon avec le Ministre des affaires étrangères de la France, Laurent Fabius.
ONU/Evan Schneider
Le Secrétaire général Ban Ki-moon avec le Ministre des affaires étrangères de la France, Laurent Fabius.

À Paris, Ban Ki-moon réitère l'importance d'une solution politique au conflit en Syrie

Actuellement à Paris, le Secrétaire général de l'ONU a réitéré mardi la nécessité de faire « cesser la violence et la fourniture d'armes en Syrie et […] de mettre en route dès que possible une transition conduite par les Syriens ».

Ces propos, Ban Ki-moon les a tenus lors d'une conférence de presse donnée à l'issue d'entretiens « très fructueux » avec le Président de la France, François Hollande, son Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, et le Ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

« L'escalade du conflit le long de la frontière entre la Syrie et la Turquie et les répercussions que la crise a sur le Liban et les autres pays voisins de la Syrie sont extrêmement dangereuses. Il s'agit d'une catastrophe régionale, qui a des ramifications mondiales », a analysé M. Ban.

Il a demandé « une fois encore à toutes les parties concernées de faire preuve de la plus grande retenue et de s'employer à trouver une solution politique », « seule issue possible à la crise » selon lui.

Avec ses interlocuteurs, le Secrétaire général a également évoqué les situations au Mali et au Sahel, exigeant la libération des otages français retenus dans cette région depuis 2010. Les Nations Unies, a-t-il rappelé, planchent sur une « stratégie globale » portant sur les problèmes transfrontaliers du Sahel : « armes, réfugiés et terrorisme ».

Il a indiqué aux journalistes avoir proposé au Conseil de sécurité de nommer Romano Prodi, l'ancien Premier Ministre d'Italie, en tant qu'Envoyé spécial pour le Sahel, soulignant qu'il coordonnerait son action avec les parties prenantes et avec son homologue français, Jean-Félix Paganon.

Après avoir félicité la France d'avoir dégagé 10 millions d'euros supplémentaires en faveur de l'Autorité palestinienne, M. Ban a condamné les incidents antisémites qui se sont produits récemment dans ce pays.

« Les Nations Unies se dressent contre tout acte de haine ou d'intolérance religieuses. Je me félicite de constater que les autorités françaises ont exprimé publiquement leur rejet catégorique de tout antisémitisme et annoncé des mesures visant à renforcer la sécurité. À l'heure où le monde fait face à tellement de problèmes, nous devons tous refuser la discorde et faire cause commune ».

Le 6 octobre dernier, un homme a été tué par la police à Strasbourg dans le cadre d'une opération antiterroriste visant un réseau jihadiste soupçonné d'être impliqué dans un attentat perpétré le 19 septembre contre une épicerie juive de la région parisienne. Onze autres personnes ont été arrêtées le jour même.

Plus tard dans la journée, M. Ban a appuyé la décision de la France de lancer une campagne mondiale pour la suppression de la peine de mort. Dans un message vidéo adressé à une réunion sur la peine capitale organisée par le ministère français des affaires étrangères, le Secrétaire général a rappelé que « depuis longtemps, des gens du monde entier demandent que la peine de mort soit supprimée. »

En 2007, a-t-il rappelé, l'Assemblée générale de l'ONU avait demandé un moratoire sur l'application de la peine capitale. Depuis l'adoption de cette résolution historique, le mouvement mondial d'opposition à la peine de mort n'a fait que grandir.

« Aujourd'hui, quelque 150 États ont aboli la peine de mort ou renoncé à l'appliquer. L'appel à l'abolition retentit de toutes parts, tous régimes juridiques, toutes traditions et toutes religions confondus. Il retentit dans toutes les régions. Je m'en réjouis et engage tous les États à suivre le mouvement », a dit M. Ban.

Estimant que la peine capitale est difficilement compatible avec les droits de l'homme, dont le droit à la vie, et que dans tous les cas, elle constitue un traitement « cruel, inhumain et dégradant », M. Ban a relevé en outre son « côté discriminatoire puisque les pauvres, les démunis et les membres de minorités sont exécutés en plus grand nombre. »

Il a invité tous les États à se prononcer en faveur d'une nouvelle résolution sur l'adoption d'un moratoire que l'Assemblée générale s'apprête à examiner. Il s'est félicité que la France ait décidé de lancer une campagne mondiale qui, selon lui, devrait aider à « élargir le consensus naissant. »