Assemblée générale : le Vice-Secrétaire général défend une vision ambitieuse pour relancer la croissance et l'emploi
« Les gains de court terme ne devraient jamais se faire aux dépens des progrès de long terme », a souligné M. Eliasson au nom du Secrétaire général Ban Ki-moon à l'ouverture de l'édition 2012 du dialogue sur le développement, destiné à mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des huit OMD que s'étaient fixés les
États membres avec 2015 pour date-butoir.
Adoptés en 2000, ces objectifs recouvrent de grands enjeux humanitaires qui vont de la réduction de l'extrême pauvreté et de la mortalité infantile, en passant par la lutte contre plusieurs épidémies dont le VIH/sida, l'accès à l'éducation, l'égalité entre les sexes et la mise en uvre du développement durable.
Avec pour thème « Les politiques macroéconomiques pour l'avenir que nous voulons: le développement durable et la réalisation des OMD », le dialogue de cette année, inspiré de la Conférence des Nations Unies Rio+20, doit être une occasion de réfléchir à des politiques intégrées visant une « croissance économique durable, inclusive et équitable », selon M. Eliasson.
Le débat actuel tourne autour de deux possibilités, a-t-il estimé. La première solution consiste à favoriser la relance par une baisse des impôts, un déblocage du crédit et des mesures de lutte contre le chômage. La deuxième, a-t-il poursuivi, préconise une cure d'austérité pour ramener la dette publique à des niveaux maîtrisables.
Pour les dirigeants des pays en développement, de telles décisions sont difficiles à prendre, a rappelé le Vice-Secrétaire général, qui a souligné la volatilité des cours des matières premières et des marchés financiers. Les mesures que ces pays peuvent prendre pour créer une réserve fiscale et monétaire peuvent avoir une incidence sur leur capacité à investir, a-t-il prévenu.
Relevant que les choix d'aujourd'hui auront des effets sur les sociétés, les familles et les couches les plus pauvres de demain, M. Eliasson a émis l'espoir que ce dialogue sur le développement organisé par l'Assemble générale permettrait d'établir un lien clair entre politiques macroéconomiques et réalisation des OMD.
Jan Eliasson a rappelé qu'il reste trois ans et quatre mois pour y parvenir et formuler un programme de travail pour l'après-2015. Appelant à garder à l'esprit cette perspective de long terme, le Vice-Secrétaire général a souligné que les politiques macroéconomiques à adopter doivent clairement viser l'objectif du plein-emploi.
« Nous devons donc allouer davantage de ressources aux secteurs clefs de l'emploi, de l'éducation et de la santé », a plaidé M. Eliasson, avant d'attirer l'attention sur la protection de l'environnement.
Le Vice-Secrétaire général a donc recommandé d'intégrer les décisions économiques dans les politiques sociales, environnementales, industrielles et de l'emploi. « En fin de compte, tous nos efforts doivent aboutir à garantir pour tous le bien-être et une vie dans la dignité », a-t-il résumé.