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L'AIEA redemande à l'Iran de l'autoriser à inspecter le site nucléaire de Parchin

Le Directeur général de l’AIEA, Yukiya Amano, lors d’une réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA.
AIEA/D. Calma
Le Directeur général de l’AIEA, Yukiya Amano, lors d’une réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA.

L'AIEA redemande à l'Iran de l'autoriser à inspecter le site nucléaire de Parchin

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a renouvelé lundi son appel à l'Iran pour que ce pays autorise l'inspection du site nucléaire de Parchin.

« Nous sommes préoccupés par le fait que les activités menées sur le site de Parchin depuis février 2012 […] auront un impact négatif sur notre capacité à procéder à une vérification efficace des installations sur place », a indiqué le Directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano, lors d'une réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, qui s'est tenue à Vienne, en Autriche.

Le programme nucléaire iranien – que Téhéran décrit comme pacifique – est une source de préoccupation pour la communauté internationale depuis la découverte, en 2003, des activités menées par ce pays depuis 18 ans en violation de ses obligations au titre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). L'Iran est suspecté par certains pays de chercher à se doter de l'arme nucléaire.

Le mois dernier, alors qu'il participait à Téhéran au Sommet du mouvement des non-alignés, le Secrétaire général Ban Ki-moon a souligné l'importance de l'approche diplomatique dans la résolution de ce problème, appelant l'Iran à coopérer avec l'AIEA pour renforcer la confiance dans le caractère exclusivement pacifique de son programme nucléaire.

Aujourd'hui, M. Amano a indiqué qu'en dépit de l'intensification du dialogue entre l'agence qu'il dirige et l'Iran depuis le début de l'année, aucun résultat concret n'avait été obtenu jusqu'à présent.

« C'est frustrant parce qu'en l'absence du plein engagement de l'Iran, nous ne serons pas en mesure d'entamer le processus visant à résoudre toutes les questions en suspens, notamment celles portant sur la dimension militaire éventuelle de son programme nucléaire », a indiqué le chef de l'AIEA. « Nous considérons qu'il est essentiel pour ce pays de répondre dans les meilleurs délais à nos préoccupations de fond. »

Dans une lettre en date du 29 août 2012, l'Iran considère comme « infondées » les allégations selon lesquelles des activités seraient menées sur le site de Parchin, a relevé M. Amano. Les informations contraires dont disposent l'AIEA ne font que renforcer la nécessité de ménager un accès à ce site le plus rapidement possible pour clarifier la situation, a-t-il estimé devant le Conseil des gouverneurs.

Selon le Directeur général, l'Iran ne fait pas preuve, à l'heure actuelle, de la coopération nécessaire pour permettre à l'Agence de conclure que tous les matériaux nucléaires présents dans le pays sont utilisés à des fins strictement pacifiques.

« J'exhorte l'Iran à prendre des mesures vers la pleine mise en œuvre de toutes les obligations pertinentes afin de rétablir la confiance de la communauté internationale dans le caractères exclusivement pacifique de son programme nucléaire », a-t-il insisté.

Dans sa déclaration, M. Amano a également évoqué les questions de vérification en Syrie et en République démocratique du Congo (RDC), ainsi que les progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan d'action de l'agence visant à renforcer la sûreté de la centrale de Fukushima Daiichi. Celle-ci avait été endommagée par un séisme en mars 2011, à l'origine du plus grave incident nucléaire depuis la catastrophe de Tchernobyl en 1986.