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La gestion des conflits et le développement, priorités du Vice-Secrétaire général Eliasson

Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson. ONU/Devra Berkowitz
Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson. ONU/Devra Berkowitz

La gestion des conflits et le développement, priorités du Vice-Secrétaire général Eliasson

Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, a indiqué jeudi que les questions de développement comme la lutte contre l'insécurité alimentaire et l'éradication de la pauvreté, ainsi que la crise en Syrie, figuraient parmi ses priorités.

« En tant que Vice-Secrétaire général, je ferai porter mon attention sur les sujets sur lesquels le Secrétaire général Ban Ki-moon souhaite que je travaille avec lui. Mais je me concentrerai sans doute principalement sur deux domaines : le développement – et nous faisons face à de sérieux défis à cet égard – et les questions politiques », a déclaré M. Eliasson au Centre d'actualités, auquel il a accordé un entretien, dont l'intégralité sera publiée lundi.

« S'agissant du développement, il y a tant à couvrir, mais le plus urgent, c'est la crise alimentaire. Les prix des denrées alimentaires devraient augmenter dans le monde entier au cours des quatre ou cinq prochains mois, ce qui pourrait conduire à des troubles sociaux, à une inflation généralisée et à la famine dans de nombreux pays. C'est l'une des urgences les plus graves aujourd'hui. »

Le diplomate suédois, qui bénéficie d'une longue expérience, a pris ses fonctions de Vice-Secrétaire général en juillet dernier. Il a occupé par le passé celles de Secrétaire général aux affaires humanitaires, de Président de l'Assemble générale et d'Envoyé spécial pour le Darfour.

« L'ONU a toujours occupé un place à part dans mon cœur », a poursuivi M. Eliasson. « Je crois aux valeurs et principes des Nations Unies. Nous sommes souvent critiqués, mais je pense que l'ONU est un reflet du monde tel qu'il est et non comme nous voudrions qu'il soit. Nous devons surmonter cet écart et veiller à ce que le monde ressemble davantage à ce que nous voulons le voir être. »

Parmi les domaines où il reste encore beaucoup à faire, le Vice-Secrétaire général a cité les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), que la communauté internationale s'est donné jusqu'à 2012 pour réaliser.

Le mois dernier, M. Ban a annoncé la création d'un panel de haut-niveau chargé de formuler des recommandations sur les objectifs post-2015 sur la base de la responsabilité partagée par tous les pays et avec pour principes fondamentaux l'éradication de la pauvreté et le développement durable.

Nombreuses sont les crises politiques auxquelles il faut répondre, a relevé M. Eliasson, pour qui la plus dramatique est aussi la plus reconnue sur le plan international, à savoir la situation en Syrie : « Nous nous efforçons d'y fournir une alternative pacifique aux combats atroces qui s'y déroulent et aux souffrances qui y sont infligées, avec de terribles conséquences sur le plan humanitaire. »

Près de 17.000 personnes, principalement des civils, ont trouvé la mort dans le conflit qui déchire la Syrie depuis le début du soulèvement contre le régime du Président Bachar Al-Assad, il y a environ 17 mois. Au cours du mois écoulé, la violence a connu une escalade dans plusieurs villes et villages, ainsi que dans les deux plus grandes métropoles du pays, Damas et Alep.

D'autres motifs de préoccupation demeurent, a précisé le Vice-Secrétaire général, comme les tensions en République démocratique du Congo (RDC), ainsi que la crise humanitaire au Sahel, tout particulièrement le conflit qui sévit dans le nord du Mali.

« Je suis convaincu que personne ne peut tout faire, mais que chacun d'entre nous peut faire quelque chose. Et je pense que nous devons mobiliser toutes les ressources disponibles au sein de cette Organisation », a ajouté M. Eliasson.