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Centrafrique : l'ONU demande un soutien pour désarmer les ex-rebelles

Des enfants dans un camp de déplacés à Kabo, dans le nord de la République centrafricaine.
Des enfants dans un camp de déplacés à Kabo, dans le nord de la République centrafricaine.

Centrafrique : l'ONU demande un soutien pour désarmer les ex-rebelles

Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a rappelé jeudi que pendant que l'attention du monde est tournée vers le Moyen-Orient, l'Afrique du nord et de l'ouest, une crise oubliée continue de faire des ravages en République Centrafricaine.

« Nous devons faire tout notre possible pour aider le gouvernement à consolider la paix, à reconstruire, à réformer le secteur de la sécurité, à mettre en place des accords de paix et à désarmer, démobiliser et réintégrer les anciens combattants », a déclaré M. Ban dans un message lu par Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, B. Lynn Pascoe, lors d'une réunion du groupe des « amis de la République Centrafricaine » et en présence du Premier ministre de ce pays, Faustin Touadera.

M. Ban a rappelé que beaucoup a déjà été fait depuis la création du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine, il y a deux ans mais que de nombreux défis restaient à relever dont la pauvreté extrême, des institutions nationales faibles, la corruption, les violations des droits de l'homme et l'impunité.

« Il est primordial de renforcer le processus démocratique. L'ONU a organisé des ateliers rassemblant l'opposition et des représentants du gouvernement pour des discussions politiques. Cela est particulièrement nécessaire étant donné que le parti politique dominant contrôle le parlement et les autres institutions suite au boycott du processus électoral par les partis politiques d'opposition », a rappelé M. Ban.

Le dialogue soutenu par l'ONU est conçu pour créer un espace de recherche de consensus et de dialogue politique inclusif. Le soutien de l'ONU est nécessaire puisque le gouvernement se trouve devant une situation complexe et difficile. Des groupes rebelles et criminels contrôlent une grande partie du territoire ce qui déstabilise le pays et les pays voisins.

Le gouvernement a cependant fait preuve d'une grande détermination à mener à bien le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) d'anciens combattants rebelles, et le Secrétaire général a réitéré le soutien de l'ONU tout en appelant la communauté internationale à appuyer les efforts du gouvernement centrafricain.

« Le gouvernement a établi un cadre institutionnel pour le DDR, dont un ministère chargé spécifiquement de cet objectif, et il a investi près de 9 millions de dollars dans les activités de DDR dans le nord-ouest du pays. Le Fonds pour la consolidation de la paix a approuvé l'octroi de 2,4 millions de dollars supplémentaires pour aider à améliorer la sécurité dans le pays et dans la sous-région », a indiqué M. Ban.

M. Ban a d'ailleurs salué la ratification par le gouvernement centrafricain des deux protocoles facultatifs de la Convention relative aux droits de l'enfant en décembre dernier et le projet de réintégration d'anciens enfants soldats dans les communautés.

« Nous sommes conscients qu'il existe des frustrations concernant la lenteur des progrès. De nouveaux retards vont uniquement exacerber les tensions et saper un processus déjà fragile, avec des conséquences potentiellement désastreuses. Avec l'arrivée de la saison pluvieuse dans le nord-est, il sera difficile de mener des opérations de DDR », a mis en garde M. Ban.

Le Secrétaire général a lancé un appel aux « amis de la République centrafricaine » pour un soutien qui corresponde aux besoins sur le terrain, et pour ne pas délaisser le processus de DDR. Les conséquences d'un retour au conflit seront lourdes, non seulement pour la République centrafricaine, mais pour toute la sous-région. « Vous avez un rôle fondamental à jouer pour éviter cela », a souligné M. Ban.