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L'Envoyé spécial Kofi Annan exhorte le Président syrien à adopter des réformes

L'Envoyé spécial Kofi Annan et le Président syrien Bachar al-Assad. Photo ONU/Reuters/SANA
L'Envoyé spécial Kofi Annan et le Président syrien Bachar al-Assad. Photo ONU/Reuters/SANA

L'Envoyé spécial Kofi Annan exhorte le Président syrien à adopter des réformes

L'Envoyé spécial conjoint Kofi Annan, a exhorté dimanche le Président syrien, Bachar Al-Assad, à adopter des réformes servant de fondement à l'instauration d'une société démocratique dans son pays.

L'Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des Etats arabes pour la crise syrienne, Kofi Annan, a exhorté dimanche le Président syrien, Bachar Al-Assad, à adopter des réformes servant de fondement à l'instauration d'une société démocratique dans son pays.

« Il n'est pas possible de résister longtemps au souffle du vent du changement », a dit M. Annan dans une déclaration publiée à l'issue de deux jours de discussions avec M. Assad à Damas, la capitale syrienne. « J'ai exhorté le Président à suivre le vieux proverbe africain : 'tu ne peux pas faire tourner le vent, donc tourne ta voile'. La réponse réaliste est d'adopter le changement et des réformes. »

L'Envoyé spécial a estimé que les réformes aideraient à construire « une société pacifique, stable, pluraliste et prospère, fondée sur l'état de droit et le respect des droits de l'homme ». Il a indiqué que les entretiens avaient porté sur l'arrêt immédiat de la violence actuelle, l'octroi d'un accès aux agences humanitaires et le début d'un dialogue politique.

« J'ai présenté une série de propositions concrètes qui pourraient avoir un impact réel sur la situation sur le terrain et aider à lancer un processus permettant de mettre fin à cette crise », a dit M. Annan. « J'ai dit au Président que ma principale préoccupation était le bien-être des Syriens – et que nous devrions placer les intérêts du peuple au centre de tous nos efforts. »

Lors de sa visite de deux jours, M. Annan a également rencontré des représentants de l'opposition, de la société civile, des leaders religieux et du monde des affaires, avant de partir pour Doha, au Qatar, dimanche après-midi.

Lundi, M. Annan a réitéré son inquiétude concernant la situation en Syrie. « Le massacre de civils doit cesser maintenant. Le monde doit envoyer un message clair », a-t-il dit à des journalistes à Ankara, en Turquie.

De son côté, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a rencontré lundi à New York le Ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avec qui il a discuté notamment de la situation en Syrie.

A Genève, le Président de la Commission internationale d’enquête indépendante sur la Syrie, Paulo Pinheiro, a affirmé devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies que les civils continuaient d’être les principales victimes de la violence dans ce pays et que les pertes en vies humaines incluaient plus de 500 enfants.

« C’est une indication tragique de la situation des droits de l’homme dans les zones de soulèvement », a-t-il dit. « Des enfants sont la cible de francs-tireurs, d’autres sont victimes de tirs d’obus aveugles. La force utilisée par le gouvernement contre des groupes armés conduit souvent à la punition collective de civils. »

« Des enfants continuent d’être blessés, détenus et torturés. Dans de nombreux cas, ils sont traités comme des adultes, au mépris des dispositions de la Convention sur les droits de l’enfant », a dit M. Pinheiro.

Il a ajouté que la Commission disposait de preuves indiquant que « des individus en particulier pourraient être soupçonnés d’être responsables de crimes internationaux » et que les conclusions de la commission pourraient servir à de futures enquêtes indépendantes et crédibles par des autorités compétentes.

Paulo Pinheiro a prévenu qu’une militarisation accrue et la fourniture d’armes aux groupes d’opposition n’étaient pas la bonne réponse à la violence. Les groupes anti-gouvernementaux ont aussi commis des abus, a-t-il dit, même s’il y a une grande différence entre les moyens qu’ils utilisent et ceux déployés par les forces gouvernementales.

Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a dénoncé lundi les meurtres de femmes et d’enfants dont les corps auraient été découverts dimanche dans la ville de Homs.

Selon la presse, de jeunes enfants font partie des cadavres découverts dans le quartier de Karm el-Zeytoun, à Homs. Certains des corps avaient leurs gorges tranchées. D’autres portaient des marques de torture.

« Il est difficile de faire face à une sauvagerie de cette ampleur, particulièrement quand cela implique des enfants qui paient un prix élevé pour des événements sur lesquels ils n’ont pas de contrôle », a dit la Directrice régionale de l’UNICEF, Maria Calivis. « Nous exhortons toutes les parties à cette crise à protéger les enfants. »

La semaine dernière, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a effectué une visite à Damas, au cours de laquelle elle a rencontré le Ministre syrien des affaires étrangères, Walid al-Moallem, et d'autres responsables gouvernementaux. Ceux-ci ont accepté une mission conjointe d'évaluation préliminaire dans les zones où les gens ont besoin d'assistance de toute urgence.