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Ban Ki-moon appelle les dirigeants arabes à choisir la voie des réformes

Des manifestants en Egypte demandent aux militaires de transférer le pouvoir à un gouvernement civil.
Des manifestants en Egypte demandent aux militaires de transférer le pouvoir à un gouvernement civil.

Ban Ki-moon appelle les dirigeants arabes à choisir la voie des réformes

A l'occasion d'un débat au Conseil de sécurité, le Secrétaire général Ban Ki-moon a appelé une nouvelle fois les dirigeants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord à choisir la voie des réformes.

A l'occasion d'un débat lundi au Conseil de sécurité sur les bouleversements qui ont marqué le monde arabe depuis un an, notamment en Tunisie, en Egypte, en Libye et au Yémen, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé une nouvelle fois les dirigeants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord à choisir la voie des réformes.

« Nous voyons des gens dans toute la région, au premier rang desquels des femmes et des jeunes, qui réclament la liberté et les droits de l'homme, la dignité et des opportunités, un gouvernement responsable, et la fin de la corruption et du monopole de la richesse et du pouvoir », a déclaré M. Ban dans un discours devant le Conseil de sécurité.

Le Secrétaire général a rappelé que ces mouvements démocratiques populaires et spontanés sont un atout pour le peuple arabe, mais qu'ils ont un coût élevé en termes de souffrances et de pertes en vies humaines.

« En Egypte, nous continuons d'encourager un transfert pacifique et rapide du pouvoir à un gouvernement civil. A Bahreïn, il est nécessaire d'avoir un dialogue inclusif et un processus significatif de réformes », a rappelé M. Ban.

Concernant la Syrie, le gouvernement n'a pas rempli sa responsabilité de protéger sa propre population, mais a soumis ses citoyens dans plusieurs villes à un assaut militaire et un usage de la force disproportionnée, selon le Secrétaire général de l'ONU.

« La Commission d'enquête internationale sur la Syrie a conclu que les forces du gouvernement syrien ont commis des violations systématiques des droits de l'homme, assimilables à des crimes contre l'humanité », a-t-il rappelé. « Avec le Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Nabil El-Araby, j'ai demandé à l'ancien Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, de servir d'Envoyé spécial conjoint et de faire usage de ses bons offices afin de faciliter une solution politique et pacifique. Il sera assisté de l'Envoyé spécial conjoint adjoint Nasser Al-Kidwa ».

M. Annan s'est rendu en Syrie pendant ce weekend. A Damas, il a rencontré à deux reprises le Président syrien Bachar Al-Assad, une partie de l'opposition ainsi que des membres de la société civile syrienne. Il a exhorté le Président Assad à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à la violence et aux abus.

Ban Ki-moon a ensuite énuméré cinq points qu'il considère comme prioritaires pour une évolution positive au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Premièrement, les dirigeants politiques doivent choisir le chemin de réformes significatives, ou laisser la place à ceux qui sont prêts à le faire. La gouvernance doit être transparente, responsable et mettre fin à la corruption et au népotisme.

Deuxièmement, il faut promouvoir le pluralisme et protéger les droits des minorités. Troisièmement, il faut que les femmes, qui étaient au premier rang des manifestations pour le changement, puissent prendre une place centrale sans craindre la violence, l'intimidation et les abus. « Le manque d'autonomisation des femmes a empêché le monde arabe de se développer depuis trop longtemps », a rappelé M. Ban.

Quatrièmement, il faut que les jeunes aient des opportunités. Afin d'absorber les jeunes qui atteignent l'âge actif sur le marché du travail, il faudrait créer 50 millions d'emplois au cours de la prochaine décennie.

Cinquièmement, il faut une paix régionale. « Un réveil régional basé sur l'idéal de la liberté, la dignité et la non-violence ne peut être achevé sans résolution du conflit israélo-palestinien », a dit le Secrétaire général.

« Nous devons créer les conditions pour des négociations significatives qui pourront résoudre les problèmes de fonds, tels que le territoire, la sécurité, les droits des réfugiés et le statut de Jérusalem, et mettre fin à l'occupation qui a commencé en 1967 », a-t-il souligné.

Lundi matin, le Quatuor pour le Moyen Orient, composé de l’ONU, de la Fédération de Russie, des Etats-Unis et de l’Union européenne, s’est réuni pour des consultations informelles à New York. Les membres du Quatuor ont ensemble évalué la situation actuelle et ils ont confirmé leur engagement à atteindre une solution négociée avant la fin de l’année.

Les membres du Quatuor « ont salué les efforts de la Jordanie qui ont commencé en janvier et qui s’inscrivent dans l’engagement partagé d’arriver à un accord négocié », a indiqué un porte-parole des Nations Unies.

Les membres du Quatuor ont également discuté de la situation préoccupante à Gaza et au sud d’Israël et ils ont exhorté les parties prenantes à rester engagées dans les négociations et à éviter toute action provocatrice. Le Quatuor se réunira la prochaine fois en avril à Washington, aux Etats-Unis.