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Soudan du Sud : des centres de santé détruits lors de combats dans le Jonglei

Des orphelins reçoivent de la nourriture du PAM au Soudan du Sud. Photo PAM/Rehan Zahid
Des orphelins reçoivent de la nourriture du PAM au Soudan du Sud. Photo PAM/Rehan Zahid

Soudan du Sud : des centres de santé détruits lors de combats dans le Jonglei

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a indiqué vendredi que plusieurs centres de santé dans le nord de l'Etat du Jonglei, au Soudan du Sud, ont été détruits lors de combats dans la région, y compris les centres de santé de Pibor, Lekuangole et Gumruk qui étaient gérés par l'ONG Médecins sans frontières (MSF). L'équipement et les fournitures de ces centres ont été vandalisés.

« Le personnel soignant local des zones affectées ont dû fuir avec la population, alors que le personnel international a été évacué. Cela a provoqué une interruption des services de santé habituels, dont la vaccination des enfants, les soins aux femmes enceintes et la remise de médicaments aux malades chroniques », a déclaré un porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic, lors d'un point presse à Genève.

Entre le 25 décembre et le 11 janvier, 208 patients ont été évacués par avion pour la plupart vers l'hôpital de Juba. La majorité d'entre eux avaient été blessés par balle. L'évacuation médicale a considérablement limité la capacité des structures de santé en termes de soins aux personnes évacuées, notamment en ce qui concerne la nourriture, les médicaments, l'espace et le personnel soignant, même si le ministère de la santé a déployé du personnel et des ambulances supplémentaires pour transporter les patients évacués de l'aéroport vers l'hôpital.

L'OMS a également envoyé des fournitures médicales et non-médicales à l'hôpital de Juba. L'objectif principal est maintenant de reprendre les services de santé primaires, augmenter la capacité chirurgicale, mettre en œuvre un système de surveillance et de prévention des maladies transmissibles dans les régions affectées de l'Etat du Jonglei. Le risque de besoins accrus en termes de soins est aggravé par le retour des personnes qui se sont cachées dans la brousse.

De son côté, MSF a entrepris de reconstruire le centre de santé dans la ville de Pibor, de l'équiper et de remplir les réserves de médicaments et de fournitures. MSF planifie également des services de santé mobiles pour accéder aux autres zones affectées.

De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé jeudi que 44,5 tonnes de vivres étaient en route pour Pibor afin de nourrir 2.500 personnes pendant un mois. Alors que les populations qui s'étaient cachées dans la brousse pour échapper à la violence, reviennent progressivement, le PAM se tient prêt à distribuer des vivres aux plus vulnérables. Pour l'instant 19.000 personnes sont enregistrées sur les listes du PAM.

Le porte-parole de l'Organisation internationale pour la migration (OIM), Jean Philippe Chauzy a indiqué qu'un convoi de quatre camions avec des fournitures essentiels tels que des ustensiles de cuisine, du savon, des bidons, des couvertures et des moustiquaires a été envoyé à Pibor pour couvrir les besoins de 7.500 personnes. Un hélicoptère devrait arriver à Pibor samedi pour aider à distribuer des fournitures dans les zones qui ne sont pas accessibles par route.