L'actualité mondiale Un regard humain

Soudan du Sud : le Conseil de sécurité inquiet de la situation dans le Jonglei

Des femmes et leurs enfants déplacés par les tensions ethniques près de Pibor, dans l'Etat de Jonglei, au Soudan du Sud.
Des femmes et leurs enfants déplacés par les tensions ethniques près de Pibor, dans l'Etat de Jonglei, au Soudan du Sud.

Soudan du Sud : le Conseil de sécurité inquiet de la situation dans le Jonglei

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a exprimé lundi sa préoccupation concernant la situation dans l'Etat de Jonglei au Soudan du Sud qui a été la proie récemment de violences entre les ethnies Lou Nuer et Murle.

Les membres du Conseil de sécurité « ont déploré les pertes en vies humaines et en moyens de subsistance pour les personnes affectées par la violence et ont souligné la responsabilité du gouvernement du Soudan du Sud à protéger sa population et en particulier les groupes les plus vulnérables tels que les femmes et les enfants », a dit dans une déclaration à la presse le Représentant permanent de l'Afrique du Sud auprès des Nations Unies, Baso Sangqu, qui occupe la Présidence du Conseil de sécurité pour le mois de janvier.

Le Conseil de sécurité a salué les efforts du gouvernement de la République du Soudan du Sud pour trouver une solution négociée à la crise et pour protéger les civils. Il a appelé le gouvernement à continuer à s'impliquer dans un processus inclusif pour résoudre les causes de la violence et à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour assurer la protection des civils.

Le Conseil de sécurité a félicité la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) pour sa réaction rapide à la situation, y compris auprès du gouvernement du Soudan du Sud et de la communauté internationale, pour mettre en garde contre le risque de conflit ainsi que pour ses efforts pour mettre en place des mesures efficaces afin d'aider le gouvernement à protéger la population civile.

« Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur inquiétude concernant le manque de moyens de transport aérien de la MINUSS, ce qui limite sa capacité à remplir son mandat, et ils ont exhorté le Secrétaire général à poursuivre les efforts pour résoudre ce problème », a dit la Présidence du Conseil.

Lors d'une conférence de presse à Genève mardi, la porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Elisabeth Byrs, a souligné que les zones affectées étaient « très isolées et accessibles uniquement par voie aérienne ». Etant donné que la fourniture d'aide de cette façon est très onéreuse par rapport au transport par route, Mme Byrs a exhorté les bailleurs de fonds à contribuer à l'appel d'urgence de l'OCHA qui à ce jour est financé à hauteur de 8% seulement.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité a exprimé sa préoccupation concernant la quantité et la sophistication des armes utilisées dans les affrontements intercommunautaires.

« Les membres du Conseil de sécurité ont encouragé la MINUSS à soutenir le gouvernement du Soudan du Sud à poursuivre les réformes du secteur de la sécurité, dont le désarmement, la démobilisation et la réintégration d'anciens combattants rebelles, conformément au mandat de la MINUSS », a indiqué M. Sangqu au nom du Conseil de sécurité.