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L'Union africaine et l'ONU avancent dans la coordination des efforts contre la LRA

Des combattants de la LRA.
Voxcom/IRIN
Des combattants de la LRA.

L'Union africaine et l'ONU avancent dans la coordination des efforts contre la LRA

L'Union africaine et les Nations Unies se sont dites lundi satisfaites des discussions avec les autorités de la République démocratique du Congo (RDC), vendredi à Kinshasa, sur la participation de troupes congolaises à des opérations transfrontalières contre l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).

« Nous avons obtenu des garanties quant à la contribution significative de la RDC dans la mise en œuvre de l'Initiative de coopération régionale de l'Union africaine contre la LRA », a souligné l'Envoyé spécial de l'Union africaine (UA) pour la question de la LRA, Francisco Madeira.

L'un des enjeux essentiels de la mission conjointe de l'Union africaine et des Nations Unies dans les pays affectés par la LRA concerne en effet l'acceptation par la République centrafricaine, le Soudan du Sud, l'Ouganda et la RDC, de la possibilité pour leurs troupes de procéder, en cas de besoin et sans entraves, à des opérations transfrontalières « anti-LRA ». Sur ce dossier déjà favorablement accueilli par les autorités de Bangui, de Juba et de Kampala, le gouvernement congolais a indiqué qu'il n'y était pas contre.

Les modalités des patrouilles au-delà des frontières doivent cependant être bien définies, justifiées et ciblées. Cela devrait faire partie d'un cahier de charges précisant par ailleurs le genre de troupes qu'il faudrait mobiliser.

En attendant, les délégations de l'UA et de l'ONU ont été informées que les noms des officiers congolais appelés à intégrer les structures opérationnelles et militaires censées traquer la LRA seront publiés dans moins d'une semaine. De plus, elles ont appris que le Centre conjoint de renseignements et d'opérations est prêt, la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) ayant mis à disposition un bâtiment à Dungu, dans le nord-est de la RDC. Le gouvernement congolais a enfin souhaité que les Etats-Unis investissent davantage dans la lutte contre la LRA, un fléau qu'il considère comme « une composante du terrorisme international ».

« Nous avons besoin de moyens matériels importants pour faire face à la LRA. Nos interlocuteurs congolais pensent que les Américains peuvent nous assister dans ce sens », a résume M. Madeira, estimant que le recours aux technologies modernes pourrait aider à aller très vite dans la localisation et la neutralisation de Joseph Kony, le leader de la LRA. Il précise qu'il ne s'agit pas de sous-estimer l'importance des conseillers militaires dont le président américain avait annoncé le déploiement dans les régions affectées, mais de plaider pour une réévaluation et une redéfinition des priorités, comme l'avaient également suggéré les autorités ougandaises.

« Nous avons eu raison de faire cette mission conjointe. Nous saurons comment orienter nos actions futures pour une meilleure coordination de la lutte contre la LRA », a noté Abou Moussa, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA).

Avant le 31 mai 2012, M. Moussa est attendu au Conseil de sécurité, où il doit présenter un Rapport du secrétaire général de l'ONU intégrant des informations pertinentes sur les possibilités d'améliorer l'échange d'informations entre l'UA, les Etats touchés par les activités de la LRA et les missions des Nations Unies. Le même rapport doit aussi mettre l'accent sur le rôle de l'UNOCA dans la coordination des actions menées pour lutter contre la LRA.