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Patrimoine immatériel : l'UNESCO met en garde contre trop de candidatures

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Patrimoine immatériel : l'UNESCO met en garde contre trop de candidatures

A l'ouverture d'une session du Comité du patrimoine immatériel à Bali, en Indonésie, la Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a mis en garde mardi contre l'excès de candidatures qui entraîne une charge de travail insoutenable.

« La Convention du patrimoine immatériel est l'occasion de découvrir des expressions culturelles vivantes dans le monde entier » mais elle « court le risque d'être victime de son succès », a déclaré Mme Bokova lors de la cérémonie d'ouverture du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine immatériel.

Le Comité tient actuellement sa 6e session à Bali jusqu'au 29 novembre. Soixante-treize candidatures seront examinées pour inscription sur les Listes du patrimoine immatériel.

« Le patrimoine culturel immatériel relie le passé à l'avenir. C'est le bien précieux des communautés, des groupes et des individus – eux seuls peuvent le préserver et le transmettre aux générations à venir. Notre rôle, en tant qu'organisation internationale et en tant que gouvernements, est de soutenir ces efforts autant que nous le pouvons », a souligné Irina Bokova.

Au cours de cette session, 79 dossiers seront examinés : 18 concernant la Liste de sauvegarde urgente, 39 pour la Liste représentative, 12 pour le Registre des meilleures pratiques de sauvegarde, 4 pour l'assistance internationale et 6 rapports périodiques sur la mise en œuvre de la Convention.

« Soyons clairs. C'est une charge de travail insoutenable », a mis en garde la Directrice générale de l'UNESCO. Selon elle, les Etats parties et les communautés dont le patrimoine immatériel est concerné vont être déçus que la Convention ne puisse répondre à leurs attentes.

« Il faut à présent que les Etats fassent preuve de retenue et que chacun comprenne que le système a atteint, voire dépassé ses limites », a-t-elle poursuivi en soulignant qu'une soixantaine de candidatures peuvent être raisonnablement traitées dans les conditions actuelles et que pour préserver sa crédibilité, la Convention devra également favoriser une plus grande diversité géographique des inscriptions.

A ce jour, la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente comprend 16 éléments dans neuf pays. La Liste représentative du patrimoine culturel immatériel compte 213 éléments dans 68 pays. Le patrimoine culturel immatériel comprend des pratiques et expressions transmises de génération en génération comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l'univers ou encore les savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel.

Seuls les pays qui ont ratifié la Convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel peuvent présenter des éléments à l'inscription sur les Listes du patrimoine culturel immatériel. A ce jour, 137 pays ont ratifié la Convention adoptée par la Conférence générale de l'UNESCO en 2003.

Le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est composé de 24 représentants des Etats membres de l'UNESCO. Ses membres sont élus pour un mandat de quatre ans. La moitié des membres sont renouvelés tous les deux ans.