L'actualité mondiale Un regard humain

L'usage de la force létale doit rester exceptionnelle lors d'arrestations - expert

Le Rapporteur spécial Christof Heyns. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Le Rapporteur spécial Christof Heyns. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

L'usage de la force létale doit rester exceptionnelle lors d'arrestations - expert

Les Etats doivent respecter les standards internationaux dans l'utilisation de la force létale pendant les arrestations et ne l'utiliser qu'en cas de menace immédiate et directe, a souligné jeudi le Rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, Christof Heyns, devant l'Assemblée générale de l'ONU.

« Il ne suffit pas de dire que la force létale ne doit pas être utilisée à moins qu'il y ait un soupçon raisonnable que le suspect a commis un crime impliquant une violence grave, ou a menacé de le faire. Pour l'utilisation de la force létale par la police, il doit y avoir une menace immédiate et actuelle pour le public », a déclaré le Rapporteur de spécial dans un communiqué.

Christof Heyns a présenté les résultats de son travail sur les législations nationales en matière d'arrestation dans plus de 100 pays. Il a noté que dans de nombreux pays, l'usage de la violence à l'encontre d'un suspect est relatif à la gravité du crime et non pas proportionnelle à la question de savoir s'il constitue un danger pour la société. Selon l'expert, les armes à feu ne devraient pas être utilisées pour arrêter un présumé voleur ou une personne qui a commis un crime passionnel et qui n'est pas menaçante.

Le Rapporteur spécial a également souligné que l'actuelle utilisation de drones et de raids pour tuer des opposants dans des pays qui ne sont pas reconnus en situation de conflit armé comme au Pakistan ou au Yémen s'avère très problématique.

« L'utilisation de méthodes par certains Etats pour éliminer des opposants dans certains pays dans le monde pose la question de pourquoi d'autres Etats ne devraient pas s'engager dans les mêmes pratiques. Le danger est une guerre globale sans frontières dans laquelle personne ne serait en sûreté », a expliqué M. Heyns.

Il a appelé la communauté internationale à s'engager dans un débat sérieux afin de répondre à cette tendance dangereuse.