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Le Tchad demande un soutien face à l'afflux de ressortissants fuyant la Libye

Le Tchad demande un soutien face à l'afflux de ressortissants fuyant la Libye

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Dans un discours devant les Etats membres de l'Assemblée générale de l'ONU, le Président du Tchad, Idriss Deby, a appelé jeudi la communauté internationale à soutenir son pays face à l'afflux de réfugiés fuyant le conflit libyen.

« Nous voudrions exprimer notre préoccupation face aux foyers de tension qui se multiplient dans le monde et qui sont parfois nés des grandes mutations qui ont cours, notamment dans certains pays du Proche et Moyen-Orient et au Maghreb », a déclaré Idriss Deby.

« A l'instar de nombreux pays du Sahel, le Tchad a enregistré le retour de Libye de près de 100.000 de ses ressortissants qui ont été contraints de quitter ce pays, dans le plus grand dénuement. D'autres ont trouvé la mort dans un camp. Les mouvements de retour se poursuivent toujours », a-t-il précisé.

Il a appelé la communauté internationale à aider son pays « à contenir les effets dramatiques de ce mouvement massif de populations en portant assistance aux victimes, à travers des programmes de réinsertion et de réintégration économique ».

« Notre souhait le plus ardent est que la Libye retrouve la paix et que les Libyens se réconcilient autour du Conseil national de transition (CNT), afin de construire un Etat de droit. Dans la construction de cette Libye nouvelle, nous attirons l'attention des dirigeants libyens sur le sort de nos ressortissants qui ont contribué au développement de ce pays en tant que travailleurs et qui sont qualifiés parfois, sans discernement, de mercenaires. Nous invitons en particulier le CNT à prendre des mesures urgentes en vue de concrétiser son engagement à protéger les populations d'Afrique subsaharienne vivant en Libye », a-t-il souligné.

Le Président Deby s'est prononcé en faveur du dialogue et de la négociation afin de prévenir les conflits.

Après le retrait définitif en mars dernier de la Mission des Nations Unies pour la Centrafrique et le Tchad (MINURCAT), le gouvernement tchadien a été en charge de protéger les réfugiés et les déplacés ainsi que les organisations humanitaires qui leur viennent en aide. Les autorités tchadiennes ont mis en place une force spéciale composée entièrement d'éléments nationaux, appelée Détachement intégré de sécurité (DIS).

Idriss Deby a appelé les partenaires internationaux à poursuivre leur appui logistique et financier nécessaire au fonctionnement du DIS.

« S'agissant des questions climatiques et environnementales, nous enregistrons cette année au niveau du Sahel une mauvaise pluviométrie qui peut nous entraîner vers une catastrophe écologique et humanitaire, comme celle qui sévit depuis quelques mois dans la Corne de l'Afrique. Ce sont là des situations qui appellent la communauté internationale à prendre la dimension de la question humanitaire dans ces zones très vulnérables et à lui accorder une attention soutenue », a prévenu le Président tchadien.

« Nous réitérons ici nos appels à la communauté internationale pour qu'elle assiste les pays riverains du Lac Tchad à le sauver, car le monde doit savoir que de sa survie dépendent aussi bien le bassin forestier du Congo que la lutte contre la désertification », a-t-il ajouté.

Enfin, Idriss Deby a plaidé en faveur d'une réforme du Conseil de sécurité afin que le continent africain soit représenté. « C'est la seule manière pour l'Afrique de contribuer effectivement et efficacement à la prévention et au règlement des conflits, ainsi qu'au maintien de la paix dans le monde en général et sur le continent en particulier », a-t-il conclu.