L'actualité mondiale Un regard humain

Une mauvaise gestion des forêts risque de coûter très cher, selon le PNUE

media:entermedia_image:d8ce0c2e-09a6-4555-bc17-10aad435ffac

Une mauvaise gestion des forêts risque de coûter très cher, selon le PNUE

L'absence d'un accord sur les changements climatiques incitant à des investissements privés pour réduire la déforestation aurait des conséquences négatives, aussi bien financières qu'environnementales, ont averti les Nations Unies et une coalition d'institutions financières.

Dans un rapport publié cette semaine, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et plus de 200 entreprises financières encouragent les négociateurs de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à respecter le cadre politique international sur la réduction de la déforestation et la dégradation des forêts, connu sous le nom de REDD+.

Le rapport estime que toute éventuel accord négocié au sommet de Durban en Afrique du Sud plus tard cette année devra obligatoirement inclure une mention qui montre clairement le rôle fondamental de l'engagement du secteur privé et des investissements privés dans le financement de REDD+, ainsi que des mesures efficaces pour s'attaquer aux causes de la déforestation en changeant les attitudes et les comportements du secteur privé sur l'usage durable des terres.

Le protocole de Kyoto contient des mesures légalement contraignantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais sa première période d'engagement expire l'année prochaine. Les négociations pour définir la seconde période d'engagement ont donc débuté et se poursuivent actuellement.

Un résultat positif à Durban serait selon le rapport un message encourageant avant la Conférence des Nations unies sur le développement durable (Rio+20) au Brésil, où l'un les deux thèmes centraux sera l'économie verte dans le contexte de développement durable et de lutte contre la pauvreté.

Une mauvaise politique en matière de lutte contre les effets du changement climatique sur les forêts entraînerait des pertes pour l'économie mondiale d'une valeur de mille milliards de dollars par an à partir de l'an 2100, et cela affecterait une grande partie du milliard de personnes à travers le monde qui dépendent des ressources de la forêt pour survivre. Une bonne gestion permettrait au contraire un marché du carbone basé sur le secteur forestier qui pourrait mobiliser des investissements pour protéger et réhabiliter les forêts à hauteur de 10 milliards de dollars par an.

« Actuellement, le fait que l'abattage des forêts crée des opportunités économiques et que les forêts qui sont en place n'en créent pas, explique le niveau actuel de la déforestation », a souligné le directeur des marchés de l'environnement et des forêts de la PNB Paribas, Christian del Valle.

« Il y a un marché pour le soja, l'huile de palme, la viande de bœuf qui peuvent être produits sur des terrains issus de la déforestation. Par contre, il n'y a pas de marché pour les services absolument vitaux fournis par les forêts tels que la séquestration et le stockage du carbone. La possibilité de créer avec REDD+ un mécanisme de financement au niveau mondial offre une possibilité sans précédent de changer cette donne. J'espère que nous n'allons pas manquer cette occasion de donner aux forêts la valeur qu'elles méritent », a-t-il ajouté.