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Changement climatique : une bonne gouvernance des forêts est cruciale - FAO

Changement climatique : une bonne gouvernance des forêts est cruciale - FAO

Forêt en République démocratique du Congo (RDC)
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et la Banque mondiale viennent de dévoiler de nouvelles directives destinées aux pays qui souhaitent fournir des preuves d'une bonne gouvernance des forêts en vue de participer aux programmes d'atténuation du changement climatique.

Le Cadre pour l'évaluation et la surveillance de la gouvernance des forêts offre aux pays une liste de contrôle détaillée pour identifier et affronter les problèmes en matière de gouvernance des ressources forestières. Il leur permet aussi de gérer de manière convenable les efforts visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, précise la FAO dans un communiqué publié lundi.

"La bonne gouvernance des forêts permet de dire si les ressources forestières sont utilisées efficacement, durablement et équitablement", affirme Eva Muller, experte au Département des forêts de la FAO qui a supervisé l'élaboration du Cadre d'évaluation.

"Ce Cadre, dit-elle, décrit une approche systématique que les pays et les gestionnaires des forêts peuvent emprunter pour identifier les points faibles, mettre au point des réponses appropriées, les mettre en oeuvre et en évaluer les résultats."

De son côté, Nalin Kishor, expert de la Banque mondiale, indique que "ce Cadre, grâce à une approche participative, permet d'identifier les actions nécessaires pour surveiller les flux financiers de la filière et le partage équitable des bénéfices".

Les moyens d'existence et la sécurité alimentaire de centaines de millions de ruraux dépendent des forêts et des arbres. Aussi bénéficieraient-ils grandement d'une gestion améliorée et plus équitable des forêts.

Dans le même temps, la filière forêt a un potentiel énorme pour séquestrer le carbone et réduire les émissions de gaz à effet de serre.

La déforestation et la dégradation des forêts représentent près de 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit bien plus que l'ensemble du secteur du transport mondial et au deuxième rang après le secteur de l'énergie. La plus grande partie de ces émissions se produisent dans les pays en développement.

La Convention-Cadre des Nations Unies sur le changement climatique aborde ce problème au travers d'une initiative connue sous le nom de Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+). Idée de base: sous REDD+, les pays en développement se verraient offrir des incitations pour réduire leurs émissions dues à la déforestation et accroître la séquestration du carbone en plantant de nouvelles forêts, en conservant les forêts, en les gérant de manière durable et en augmentant les stocks de carbone forestier.

Les flux financiers Nord-Sud pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de REDD+ pourraient atteindre jusqu'à 30 milliards de dollars par an, ce qui doperait considérablement le développement rural.

Malgré ses promesses, REDD+ présente de grands défis. Les problèmes possibles sont notamment les perturbations involontaires affectant les communautés locales, les fraudes et les projets inefficaces, la corruption et les détournements de fonds.