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Mercenaires : Iraq, Afrique du Sud et Guinée équatoriale appelés à agir

Faiza Patel, Présidente-rapporteur du Groupe de travail de l'ONU sur l'utilisation de mercenaires.
Faiza Patel, Présidente-rapporteur du Groupe de travail de l'ONU sur l'utilisation de mercenaires.

Mercenaires : Iraq, Afrique du Sud et Guinée équatoriale appelés à agir

Le Groupe d'experts des Nations Unies sur l'utilisation des mercenaires a appelé les gouvernements d'Iraq, d'Afrique du Sud et de Guinée Equatoriale à prendre les mesures nécessaires pour empêcher toutes violations des droits de l'homme de la part des employés d'entreprises militaires et de sécurité privées.

Les trois pays présentent différents aspects du problème : l'Iraq est un théâtre d’opérations majeur pour les compagnies de sécurité privées; l'Afrique du Sud est une source importante de personnes ayant des compétences militaires et qui sont réticentes ou incapables de trouver un emploi depuis la fin de l'apartheid en 1994; et la Guinée équatoriale a été le théâtre d'une tentative de coup d'Etat impliquant des mercenaires en 2004.

Concernant l'Iraq, les experts notent dans un rapport que les incidents impliquant des compagnies de sécurité privées ont baissé depuis le meurtre de 17 civils sur la Place Nissour à Bagdad par des employés de la compagnie américaine Blackwater en 2007.

Mais, selon eux, l'Iraq continue de jongler avec l’immunité juridique octroyée aux entreprises de sécurité privées par les autorités américaines après l'invasion de 2003, empêchant les poursuites devant les tribunaux iraquiens tant que l'affaire contre les auteurs présumés est en cours devant des tribunaux américains.

« Le Groupe de travail est profondément préoccupé par le manque de poursuites contre les responsables de violations commises entre 2003 et 2009 », indique le rapport.

La Présidente-rapporteur du Groupe, Faiza Patel, a souligné mercredi dans un communiqué « qu'assurer la sécurité à son peuple est une responsabilité fondamentale de l'Etat » iraquien.

« Externaliser la sécurité crée des risques de violations des droits de l'homme et le gouvernement d'Iraq doit rester vigilant et dédier les ressources nécessaires pour garantir que les entreprises militaires et de sécurité privées - qu'elles soient iraquiennes ou internationales – soient strictement régulées et que les droits de l'homme du peuple d'Iraq soient respectés », a-t-elle ajouté.

Le Groupe d'experts a également publié un rapport sur la situation en Afrique du Sud, l'un des premiers pays dans le monde à avoir adopter une législation qui conditionne l'exportation de services militaires et de sécurité à une autorisation gouvernementale.

« C'est une première étape importante, mais elle doit être mise en œuvre et être accompagnée de moyens plus directs pour éviter toute violation des droits de l'homme », ont déclaré les experts dans leur rapport.

Dans un autre rapport concernant la Guinée équatoriale, les experts estiment que la tentative de coup d’Etat en 2004 a clairement montré une activité mercenaire. Ils appellent le gouvernement de Guinée équatoriale à adopter des lois pour réglementer les activités de ces sociétés et leurs employés.

« Tous les mercenaires devraient assumer leurs responsabilités de leurs actions », a plaidé Mme Patel.

« Toute personne accusée d'avoir été impliquée dans un incident relatif aux mercenaires doit être traduiet en justice, via un tribunal compétent, indépendant et impartial et conformément aux standards des droits de l'homme et traités selon ces standards », a-t-elle conclu.

Le Groupe de travail sur l'utilisation de mercenaires est dirigé par Faiza Patel, du Pakistan, et compte également comme membres Patricia Arias, du Chili, Jose Luis Gomez del Prado, d'Espagne, Ibieta Karska, de Pologne, et Anton Katz, d'Afrique du Sud.