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L'ONU ajoute les auteurs d'attaques contre des écoles et hôpitaux sur sa liste noire

Le Secrétaire général Ban Ki-moon devant le Conseil de sécurité lors d'un débat sur les enfants et les conflits armés.
Le Secrétaire général Ban Ki-moon devant le Conseil de sécurité lors d'un débat sur les enfants et les conflits armés.

L'ONU ajoute les auteurs d'attaques contre des écoles et hôpitaux sur sa liste noire

Le Conseil de sécurité a adopté mardi une résolution qui reconnaît les écoles et les hôpitaux comme des sanctuaires pour les enfants et qui permet d'ajouter les entités qui attaquent ces lieux à sa liste noire des groupes qui recrutent et utilisent les enfants lors de conflits armés.

Dans cette résolution adoptée à l'unanimité, le Conseil appelle également toutes les parties coupables de tels actes à rendre des comptes.

« La résolution d'aujourd'hui nous permet de franchir une étape », a estimé mardi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors d'un débat au Conseil de sécurité.

La résolution « ne souligne pas seulement que les écoles et les hôpitaux devraient être des zones de paix respectées par toutes les parties dans les conflits, elle ajoute les attaques d'écoles et des hôpitaux comme critères d'inscription dans mon rapport annuel sur les enfants dans les conflits armés », a-t-il ajouté en réaffirmant que « les lieux d'apprentissage et de soins ne doivent jamais être des lieux de guerre ».

Au début du mois de juin, le Secrétaire général de l'ONU a publié un rapport sur la situation des enfants dans 22 pays en conflit : Afghanistan, République Centrafricaine, Tchad, Colombie, Côte d'Ivoire, République démocratique du Congo, Haïti, Inde, Iraq, Liban, Myanmar, Népal Territoires occupes palestiniens/Israël, Pakistan, Philippines, Somalie, Sri Lanka, Soudan, frontière sud de la Thaïlande, Ouganda, et Yémen.

Sur ces 22 pays, les écoles et les hôpitaux de 15 d'entre eux ont fait l'objet d'attaque. La destruction de ces bâtiments semble être l'attaque la plus récurrente. Fait relativement nouveau, de nombreuses fermetures d'écoles et de centres de santé motivées par la menace et l'intimidation ont été relevées dans un nombre croissant de pays. Les écoles sont souvent utilisées pour le recrutement des enfants par des groupes armés, souligne le rapport.

« Travaillons ensemble pour garantir que les enfants dans le monde entier puisse grandir en sécurité, en bonne santé et éduqués afin de construire un futur sûr et durable pour eux-mêmes, leurs familles et leurs sociétés », a dit Ban Ki-moon.

La Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy, s'est également félicitée de l'adoption de cette résolution par le Conseil de sécurité.

« Lors de mes visites dans les zones de conflits, j'ai personnellement vu des écoles dévastées complètement détruites, bombardées ou entièrement brulées. Les attaques contre les hôpitaux sont une double atrocité. Non seulement elles tuent les garçons et les filles, mais elles laissent les enfants sans accès aux soins », a dit la Représentante spéciale.

Egalement présent au Conseil de sécurité, le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Anthony Lake, a estimé « que ces attaques horribles ne constituent pas seulement des violations du droit international et du droit humanitaire, elles sont une violation de notre humanité commune ».

« Aujourd'hui, le Conseil de sécurité a franchi une étape majeure en faveur de la fin de la culture de l'impunité et en faveur de la protection des enfants les plus vulnérables », a-t-il conclu.