Haïti : il faut mettre l'accent sur les droits de l'homme, selon l'ONU
A l'issue d'une visite de trois jours en Haïti, la Haut commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, Kyung-wha Kang, a estimé mardi qu'il fallait mettre l'accent sur les droits de l'homme dans le contexte du développement et de la reconstruction du pays après le séisme de janvier 2010.
« Cela signifie utiliser les normes des droits de l'homme pour évaluer les plans de reconstruction et de veiller à la non-discrimination, à la transparence et à la participation des bénéficiaires lors de la prise de décisions concernant la reconstruction. Et cela signifie aborder les droits de tous les Haïtiens, particulièrement les plus vulnérables, lors de la conception des projets de reconstruction », a dit Mme Kang lors d'une conférence de presse à Port-au-Prince.
Au cours de sa visite, la responsable de l'ONU a eu des entretiens avec le Président haïtien Michel Martelly, le Président de la Chambre basse et d'autres membres clés du Parlement, la Protectrice du citoyen, les défenseurs des droits de l'homme et les organisations de la société civile. Elle a également rencontré le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en Haïti, Mariano Fernandez.
« J'ai été très encouragée par l'engagement profond du Président Martelly à la réalisation des droits fondamentaux du peuple haïtien, y compris les droits économiques et sociaux, tels que le logement, l'éducation et la santé », a souligné Mme Kang. « Un leadership fort et soutenu du Président sur les droits de l'homme est essentiel pour traiter les lacunes systémiques de l'état de droit et apporter de solides progrès en matière de développement économique et d'efforts de reconstruction. »
Selon la Haut commissaire adjointe de l'ONU aux droits de l'homme, « la réalisation des droits économiques et sociaux est essentielle à la stabilité à long terme en Haïti. »
Elle a salué les projets des nouvelles autorités de travailler avec la communauté internationale pour permettre le retour durable des habitants de six camps et la reconstruction de leurs maisons, ainsi que la fourniture de services améliorés dans leurs quartiers d'origine. Elle a toutefois estimé que l'initiative devait « faire partie d'un plan plus large visant à accroître l'accès à un logement adéquat dans les camps ainsi que dans les quartiers pauvres. »
Mme Kang s'est dite aussi préoccupée « par la situation désastreuse de beaucoup de femmes dans le pays et en particulier le niveau élevé de violences qu'elles subissent, y compris la violence domestique et le viol ». Elle s'est réjouie du plan d'action national pour combattre la violence domestique.