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Haïti : l'ONU préoccupée par la fermeture brutale de camps de déplacés

Haïti : l'ONU préoccupée par la fermeture brutale de camps de déplacés

Un camp de déplacés à Port-au-Prince.
Le Bureau du Haut commissariat des droits de l'homme des Nations Unies (HCDH) en Haïti s'est dit vendredi profondément préoccupé par la situation du respect du droit des personnes à un logement convenable, et ce plus particulièrement s'agissant des personnes vivant dans les camps qui se sont formés après le séisme et dans les communautés informelles - parfois appelées bidonvilles.

Le Bureau du Haut commissariat des droits de l'homme des Nations Unies (HCDH) en Haïti s'est dit vendredi profondément préoccupé par la situation du respect du droit des personnes à un logement convenable, et ce plus particulièrement s'agissant des personnes vivant dans les camps qui se sont formés après le séisme et dans les communautés informelles - parfois appelées bidonvilles.

Selon le Bureau, une reconstruction réussie ainsi qu'une sécurisation et une stabilisation à long terme du pays dépendront en partie du respect du droit à un logement convenable, qui est intrinsèquement lié à d'autres droits de l'homme, tels que les droits à la santé, à l'eau, à l'emploi, à l'éducation et à l'intégrité physique de la personne.

La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le droit à un logement convenable, Raquel Rolnik, a effectué une visite de travail en Haïti du 8 au 11 juin 2011. Dans le cadre de cette visite, elle a visité des camps de personnes déplacées ainsi que des quartiers de la capitale endommagés par le tremblement de terre.

Peu de temps avant cette visite, les 20, 23 et 25 mai, trois camps (Place du Camp-Dame, camp de Delmas 3/Foyer culturel et Assistance Camp Plus) dans la municipalité de Delmas, à Port-au-Prince, avec environ 850 familles, ont été fermés avec usage de la force par les autorités locales. La fermeture des camps de Delmas s'inscrit dans le cadre d'une série d'incidents similaires qui ont eu lieu au cours des douze derniers mois.

Le HCDH reconnaît « le défi exceptionnel à relever pour les autorités haïtiennes dans le développement de solutions durables pour des centaines de milliers de personnes dans les camps et logements spontanés ». Néanmoins, comme mentionné par la Rapporteuse spéciale lors de sa visite, « l'expulsion de personnes sans fournir un logement de remplacement convenable est une violation du droit international des droits humains ».

Pendant toute l'année 2010, le HCDH, à plusieurs reprises, a encouragé le gouvernement haïtien à adopter une approche globale prévoyant des délais raisonnables pour la fermeture des camps, assortie de la construction de logements alternatifs. Le HCDH a insisté pour que le plan englobe tous les camps et inclue des dispositions pour améliorer les conditions de vie dans des logements informels, et qu'il envisage la transformation d'un nombre restreint de camps en quartiers informels destinés à perdurer.

Le HCDH recommande au gouvernement de s'assurer que la fermeture des camps soit réalisée dans le respect du droit international, et encourage le gouvernement et la communauté internationale à envisager un soutien croissant aux autorités municipales à cet égard.