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L'Union africaine explique au Conseil de sécurité ses efforts dans la crise libyenne

L'Union africaine explique au Conseil de sécurité ses efforts dans la crise libyenne

Le ministre mauritanien des affaires étrangères, Hamady Ould Hamady.
Le chef du Groupe d'experts de haut niveau de l'Union africaine, Hamady Ould Hamady, a plaidé mercredi devant le Conseil de sécurité, en faveur de l'instauration d'un cessez-le-feu en Libye pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire ainsi que pour une plus grande implication de l'UA dans la gestion du conflit.

« Nous sommes ici aujourd'hui pour dire qu'il est important que le processus de paix soit conduit et approprié par le peuple libyen, ce qui implique des concessions mutuelles dans un dialogue sans conditions prédéterminées », a déclaré Hamady Ould Hamady, ministre mauritanien des affaires étrangères et de la coopération, qui s'exprimait mercredi, au nom de ce groupe d'experts, devant le Conseil de sécurité.

Il a estimé que la prolongation des opérations militaires en Libye posait de nouveaux défis « tant en ce qui concerne les chances d'une transition démocratique réussie que pour la sécurité et la stabilité des pays de la région ».

Face à la dégradation de la situation humanitaire et à la prolifération des armes provenant de dépôts libyens, M. Hamady a demandé l'instauration immédiate d'une trêve humanitaire afin de répondre aux besoins urgents des populations affectées, y compris les migrants africains vivant en Libye. Cette trêve devrait être suivie, selon lui, d'un cessez-le-feu devant marquer le début de la transition.

Il a réitéré l'attachement de l'UA aux résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité et a relevé l'obligation qui incombe à tous les États Membres et aux autres acteurs internationaux concernés de s'y conformer pleinement afin d'éviter « des interprétations biaisées et les conséquences qui en résultent pour la légalité internationale ».

Le 17 mars, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1973, qui autorise les Etats membres à prendre « toutes les mesures nécessaires » afin de protéger les populations civiles en Libye contre les attaques des forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Qadhafi. Le 26 février, le Conseil de sécurité avait également adopté la résolution 1970 qui a décidé d'une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) et de sanctions contre les autorités libyennes, dont un embargo sur les armes, une interdiction de voyager et un gel des avoirs.

M. Hamady a également noté que conformément à la feuille de route, la médiation de l'Union africaine (UA) auprès des autorités de Tripoli et de l'opposition à Benghazi vise à la cessation immédiate de toutes les hostilités, la coopération des autorités libyennes pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, la protection des ressortissants étrangers et l'adoption de réformes politiques pour mettre un terme aux causes de la crise.

« Clairement, rien dans cette feuille de route ne saurait légitimement être interprété comme relevant d'une logique de soutien à une partie donnée », a-t-il expliqué, assurant que la démarche de l'Union africaine cherche, au contraire, à permettre aux Libyens de se doter d'un système politique qui réponde à leurs aspirations.

« J'insiste sur le fait qu'un tel cessez-le-feu devra être lié au processus politique, en particulier une transition inclusive et consensuelle devant être mise en place pour réaliser les réformes requises et déboucher sur une élection démocratique afin de permettre aux Libyens de choisir librement leurs dirigeants », a ajouté M. Hamady.

« Nous ne pouvons simplement pas rester spectateurs des malheurs qui nous assaillent », a-t-il souligné avant d'assurer que l'UA demeure déterminée à poursuivre ses efforts, animée « par la même conviction quant à la nécessité d'une solution politique ».

Il a indiqué que l'Union africaine participerait activement à la réunion du Caire du 18 juin prochain en vue de faciliter l'élaboration d'un plan d'action conjoint pour la paix en Libye.

« Le prochain Sommet de l'UA, à Malabo, sera l'occasion pour la Conférence de l'Union de décider de la marche à suivre, cela à la lumière de la situation et du rapport que lui fera le Groupe de haut niveau », a-t-il conclu.