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Libye : l'ONU juge que les défections de proches de Qadhafi vont s'accélérer

Libye : l'ONU juge que les défections de proches de Qadhafi vont s'accélérer

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A l'occasion d'une réunion du Groupe de contact pour la Libye qui a eu lieu jeudi à Abou Dhabi, aux Emirats Arabes Unis, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a assuré que l'isolement diplomatique du dirigeant libyen Mouammar Qadhafi allait entraîner davantage de défections parmi ses proches mais a estimé que la règlement de la crise libyenne prendrait du temps.

« Trouver une solution politique à la crise en Libye reste notre priorité et nos efforts se sont intensifiés. L'isolement diplomatique du Colonel Qadhafi va mener à davantage de défections dans son premier cercle. J'attends la présentation le 15 juin prochain de la délégation ministérielle de l'Union africaine au Conseil de sécurité », a dit Ban Ki-moon dans un message lu lors de la réunion par le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, B. Lynn Pascoe.

« Les opérations de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ont été efficaces pour protéger les populations civiles. Mais clairement il n'y aura pas de règlement rapide de la crise, le problème ne va se terminer rapidement », a-t-il précisé.

« Ces interactions ainsi que la rencontre des organisations régionales au Caire organisée par la Ligue des Etats arabes, soulignent le besoin de continuer les efforts pour résoudre la crise », a ajouté le Secrétaire général de l'ONU alors que les combats continuent entre les forces loyales à Qadhafi et les forces de l'opposition.

Pour Ban Ki-moon, l'annonce par l'OTAN de la prolongation de 90 jours de sa mission en Libye constitue « un message puissant que la communauté internationale reste déterminée à mettre en œuvre les dispositions des résolutions du Conseil de sécurité 1970 et 1973 ».

Le 17 mars, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1973, qui autorise les Etats membres à prendre toutes les mesures nécessaires afin de protéger les populations civiles en Libye contre les attaques des forces loyales au dirigeant libyen. Le 26 février, le Conseil de sécurité avait également adopté la résolution 1970 qui a décidé d'une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) et de sanctions contre les autorités libyennes, dont un embargo sur les armes, une interdiction de voyager et un gel des avoirs.

Le Secrétaire général de l'ONU a également souligné jeudi que l'Envoyé spécial de l'ONU, Abdul-Ilah Al-Khatib continuait de mener des efforts pour que les parties mettent fin à leur confrontation militaire et parviennent à trouver une solution politique.

Le Chef de l'ONU a salué les conclusions de la Commission d'enquête internationale mise sur pied par le Conseil des droits de l'homme en février dernier.

« Le rapport détaille les crimes commis par les forces gouvernementales y compris des meurtres, des emprisonnements illégaux, des disparitions forcées et des abus sexuels. Alors que de telles violations ont été principalement commises par le gouvernement, la torture et d'autres formes de traitements cruels, inhumains et dégradants ont été commises par les forces de l'opposition », a expliqué Ban Ki-moon.

Selon les équipes de l'ONU, plus de 950.000 personnes ont fui la Libye parmi lesquelles 278.000 de pays tiers et 250.000 ressortissants des pays voisins.

« Le peuple de Libye mérite de vivre en paix dans un système démocratique. Continuons à travailler ensemble en tant que communauté internationale unie, afin de mettre un terme aux souffrances et à l'aider à construire un avenir meilleur qui corresponde à ses aspirations légitimes », a conclu le chef de l'ONU.