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RDC : l'ONU appelle à faire plus pour aider les populations des zones reculées

RDC : l'ONU appelle à faire plus pour aider les populations des zones reculées

Catherine Bragg.
A l'issue d'une visite de trois jours en République démocratique du Congo (RDC), la Sous Secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires, Catherine Bragg, a estimé samedi qu'il fallait faire davantage d'efforts pour venir en aide aux populations dans le besoin vivant dans les zones les plus reculées du pays.

"Lors de mes rencontres avec de hauts responsables des agences de l'ONU, de la Mission de stabilisation des Nations Unies (MONUSCO) et d'organisations humanitaires, j'ai souligné la nécessité d'accroître l'aide, en particulier pour les zones les plus reculées", a déclaré Mme Bragg lors d'une conférence de presse à Kinshasa.

Elle s'est dite particulièrement préoccupée par le fait qu'environ 1,7 million de personnes soient déplacées dans l'est et le nord-est du pays et que des millions de personnes vivent dans la peur d'attaques quotidiennes par des groupes armés, qui tuent, violent, enlèvent, pillent et brûlent les maisons.

"Ce que j'ai constaté lors de ma mission, c'est que la situation change avec des gens retournant chez eux tandis que d'autres sont encore déplacés. Ceux qui sont déplacés se trouvent dans les zones les plus reculées, vivant souvent dans des communautés isolées où le gouvernement est peu présent. L'accès à cette population est difficile à cause des obstacles physiques, notamment le manque de routes et l'insécurité", a-t-elle souligné.

Mme Bragg s'est rendue dans l'est de la RDC. Elle est allée à Dungu, dans la Province Orientale, où elle a rencontré des familles déplacées qui vivent dans le camp de Linakofo. Elle s'est également rendue à Bunia, chef-lieu du district d'Ituri, et à Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, où elle a rencontré des organisations humanitaires, des casques bleus et des représentants du gouvernement pour discuter de la situation humanitaire.

"Lors de toutes mes rencontres, j'ai entendu que la réponse à cette crise humanitaire fournit une assistance vitale mais qu'elle doit être complétée par le développement, la stabilisation et la sécurité", a dit Catherine Bragg.

Elle a rappelé que le gouvernement congolais avait la responsabilité d'assurer la protection de sa population. "Le gouvernement doit agir pour prévenir les abus par les forces militaires et de sécurité, doit hiérarchiser les réformes de sécurité et renforcer le système judiciaire. J'encourage le gouvernement à mener ces réformes de manière résolue et à déployer son administration dans les zones les plus reculées".

La Sous Secrétaire générale de l'ONU aux affaires humanitaires a également indiqué que la communauté humanitaire souhaitait "voir une MONUSCO plus robuste, capable de mettre en oeuvre pleinement son mandat de protection et de fournir un meilleur soutien afin que les humanitaires puissent accéder à tous ceux dans le besoin".

Catherine Bragg, qui a également rencontré des représentants des pays donateurs à Kinshasa, a estimé qu'une meilleure coordination était nécessaire entre les acteurs humanitaires, et ceux chargés de la stabilisation et du développement. "La communauté internationale doit s'impliquer de manière plus déterminée. La survie de près de deux millions de déplacés et d'encore plus de rapatriés dépend de l'assistance internationale".