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Le Sri Lanka doit enquêter sur des exécutions qui ont été filmées, selon un expert

Le Sri Lanka doit enquêter sur des exécutions qui ont été filmées, selon un expert

Le Rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, Christof Heyns.
Un expert indépendant des Nations Unies sur les droits de l'homme a appelé les autorités du Sri Lanka à enquêter sur l'exécution apparente de plusieurs hommes par des soldats du gouvernement, estimant qu'une vidéo de l'incident semblait être authentique.

Christof Heyns, le Rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a décrit les meurtres apparaissant sur la vidéo comme des « exemples parfaits d'exécutions extrajudiciaires ». L'authenticité de cette vidéo a été contestée par le gouvernement sri lankais.

Dans la vidéo, qui a été diffusée sur une chaîne de télévision britannique, des hommes nus sont montrés avec les mains derrière le dos. Ils reçoivent ensuite une balle dans la tête.

« Nos conclusions sont que ces exécutions ont réellement eu lieu et qu'une enquête doit être menée pour établir qui a fait cela et dans quel contexte », a dit M. Heyns dans un entretien avant de présenter ses conclusions à Genève.

« Je ne pense pas qu'un processus plus large soit nécessaire pour établir si ce sont des crimes contre l'humanité [ou] éventuellement des crimes de guerre », a-t-il dit, en ajoutant qu'il était important de déterminer si les meurtres faisaient partie d'une campagne d'attaques systématiques contre des civils ou des prisonniers de guerre.

Dans son rapport au Conseil des droits de l'homme, M. Heyns souligne que « ce qui apparaît dans la version longue de la vidéo sont des crimes de premier ordre, certainement des crimes de guerre », même s'il juge que de nouvelles recherches doivent être menées.

M. Heyns a indiqué que des experts en médecine légale, en balistique, en vidéo et audio ont conclu que les exécutions apparaissant dans la vidéo ont eu lieu, ce qui correspond aux résultats de son prédécesseur, Philip Alston, l'an dernier.

Prenant la parole mardi devant le Conseil, le Représentant du Sri Lanka, Mohan Pieris, a déclaré que le gouvernement n'avait pas été en mesure d'effectuer une évaluation complète de la vidéo en raison de la mauvaise qualité des images.

Il a dit qu'il était important de ne pas tirer de conclusions hâtives, en notant que les médias, les défenseurs des droits humains et les organisations non-gouvernementales (ONG) s'empressaient souvent de signaler des incidents au cours des conflits qui entraînent la mort de civils sans examiner la base juridique des opérations militaires.

Le mois dernier, un panel d'experts de l'ONU a jugé crédibles les accusations de violations graves des droits de l'homme au Sri Lanka par les rebelles tamouls et les forces gouvernementales au cours des derniers mois de la guerre civile en 2009. Ce panel considère que certaines de ces violations pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.