L'actualité mondiale Un regard humain

Journée de lutte contre le paludisme : l'ONU appelle à des efforts accrus

Journée de lutte contre le paludisme : l'ONU appelle à des efforts accrus

media:entermedia_image:05238782-b1f7-4112-8c62-4dcaea718019
A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme qui sera célébrée lundi 25 avril, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a invité tous les partenaires des Nations Unies à accroître leurs investissements dans la recherche et les programmes visant à vaincre cette maladie.

« Renforçons aussi les capacités humaines dans les pays où le paludisme est endémique; notre succès dépend du travail acharné et du dévouement de ces héros méconnus. Et reconnaissons qu'un monde libéré du fardeau du paludisme sera un monde plus sûr et plus sain pour tous », déclare Ban Ki-moon dans un message.

La lutte contre le paludisme a enregistré d'importants progrès ces dernières années. Depuis 2008, plus de 600 millions d'Africains se sont vu épargner de terribles souffrances grâce à la distribution de plus de 300 millions de moustiquaires imprégnées d'insecticide. En 2009, 75 millions de personnes ont également bénéficié de la pulvérisation à leur domicile d'insecticides sûrs et efficaces. En ajoutant des tests et des traitements améliorés, ces mesures ont permis de sauver près de 750.000 vies au cours des dix dernières années.

Malgré ces progrès, on estime que 781.000 personnes, la plupart d'entre elles étant de jeunes enfants, meurent encore de cette maladie évitable et curable chaque année.

« Pour atteindre notre objectif de près de zéro décès dus au paludisme d'ici à 2015, nous avons besoin d'une intensification extraordinaire de nos actions dans deux domaines clés », déclare Ban Ki-moon.

Tout d'abord, il juge nécessaire d'intensifier les interventions peu coûteuses qui sauvent des vies et qui ont déjà produit des résultats spectaculaires. « Nous devons nous assurer d'une couverture universelle pour toutes les personnes à risque », dit-il. Selon lui, il faut aussi pratiquer un dépistage en temps opportun pour toutes les personnes soupçonnées d'avoir le paludisme, et fournir un traitement efficace à celles qui ont la maladie.

Enfin, le Secrétaire général estime que la résistance des parasites aux meilleurs médicaments antipaludiques est une menace majeure et qu'il faut mettre en œuvre un plan global pour surmonter cette résistance.

De son côté, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a indiqué jeudi qu'une initiative internationale visant à mettre des médicaments antipaludéens efficaces et abordables à la portée de personnes vivant pour beaucoup dans des communautés reculées enregistrait des progrès rapides en Afrique.

Dans quatre pays où elle est mise en œuvre, à savoir au Ghana, au Kenya, à Madagascar et au Nigeria, il est désormais possible d'acheter des traitements essentiels contre le paludisme dans des magasins et des pharmacies du secteur privé pour un demi-dollar à peine. Avant le lancement du programme, ces traitements pouvaient coûter jusqu'à 20 fois ce prix.

Le Fonds pour des médicaments antipaludéens à des prix abordables (AMFm) bénéficie du soutien financier d'UNITAID, du Royaume-Uni, et de la Fondation Bill et Melinda Gates. Il reçoit le soutien technique des partenaires de Faire reculer le paludisme et est hébergé par le Fonds mondial.

Cette initiative, qui a débuté l'an dernier, est actuellement à l'essai dans huit pays, plus précisément au Cambodge, au Ghana, au Kenya, à Madagascar, au Niger, au Nigéria, en Tanzanie et à Zanzibar et en Ouganda, afin de pouvoir tirer les enseignements pertinents avant son éventuel déploiement au niveau mondial. Les premiers résultats sont d'ores et déjà visibles dans les quatre pays où la mise en œuvre a commencé le plus tôt.