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Les attaques contre le personnel de l'ONU ont triplé en 10 ans - rapport

Les attaques contre le personnel de l'ONU ont triplé en 10 ans - rapport

La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos.
Les attaques contre le personnel des Nations Unies déployé dans le monde ont triplé au cours de la dernière décennie, entraînant la mort de plus de 100 personnes chaque année, essentiellement dans les zones de conflit où le niveau de violence a considérablement augmenté, à l'instar de l'Afghanistan, du Pakistan et de la Somalie, selon un nouveau rapport de l'ONU.

« Aujourd'hui, les travailleurs humanitaires évoluent dans certains des environnements les plus volatiles et les moins sécurisés de la planète », a souligné la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, qui dirige le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), à l'origine de cette étude intitulée « Rester et livrer » (« To Stay and Deliver »).

« Même s'ils subissent de plus en plus d'attaques, ils trouvent les moyens de continuer à offrir des services vitaux aux populations dans le besoin », a-t-elle poursuivi, avant de mettre en avant les grandes lignes du rapport, notamment le fait que l'accroissement de l'insécurité complique considérablement l'accès aux populations dans le besoin.

Après avoir examiné les pratiques en vigueur permettant aux organisations humanitaires ou aux missions de l'ONU de travailler dans des zones à haut risque et de fournir des services de protection et d'assistance aux civils, les auteurs de l'étude mettent clairement en évidence que « l'adhésion aux principes humanitaires - humanité, neutralité, impartialité, indépendance – rend l'acheminement et la distribution d'aide beaucoup plus efficace. »

Il détaille également les méthodes et les pratiques des travailleurs humanitaires pour gérer les risques à l'intérieur du cadre onusien de la gestion de la sécurité et met en lumière l'évolution des missions, dont l'enjeu n'est plus de savoir « quand partir », mais plutôt « comment rester ».

Dans le contexte actuel d'insécurité grandissante, le rapport montre également l'importance cruciale des efforts déployés pour bâtir et maintenir une relation de confiance avec la population locale, estimant qu'ils sont la clé de la gestion des risques. « Faire comprendre et faire accepter aux communautés la manière dont l'aide humanitaire est acheminé et livré est un processus qui exige un dialogue permanent avec toutes les parties intéressées », souligne-t-il.

Présent également pour le lancement de l'étude, l'ancien Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, Jan Egeland, a lui estimé que « les organisations humanitaires doivent être autorisées à atteindre efficacement toutes les parties ». Pas question donc selon lui de laisser la tendance actuelle à « politiser et militariser » l'acheminement de l'aide humanitaire se poursuivre, sans prendre le risque de compromettre la neutralité des ces opérations légitimes et de mettre le personnel en danger.