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Climat : après Cancun 2010, l'ONU prépare Bangkok, Durban 2011

Climat : après Cancun 2010, l'ONU prépare Bangkok, Durban 2011

Christiana Figueres.
A deux semaines de la Conférence de l'ONU sur le changement climatique organisée à Bangkok, en Thaïlande, du 3 au 8 avril, la Secrétaire exécutive de la Convention cadre de l'ONU sur le changement climatique (CCNUCC), Christiana Figueres, a appelé les gouvernements à maintenir l'élan pour s'assurer que le calendrier de mesures décidées lors de la Conférence de Cancun en décembre dernier est respecté.

« A Cancun, le monde était à un carrefour - et il a fait un pas en avant vers un monde où le climat n'est plus une menace. Maintenant, les gouvernements doivent avancer volontairement sur la voie qu'ils se sont fixés, ce qui signifie maintenir l'élan à Bangkok, afin d'être en mesure de s'attaquer à la grande étape suivante, qui sera la conférence de Durban à la fin de l'année », a-t-elle déclaré, en marge d'une réunion organisée à Cancun sur la mise en œuvre des décisions prises il y a quelques mois dans la ville mexicaine.

Selon Christiana Figueres, pour « maintenir l'élan à Bangkok », les gouvernements doivent « s'entendre sur un programme de travail précis pour 2011 » et « faire avancer les questions en suspens ». « Cela comprend un travail pour financer les institutions créées pour lutter contre le changement climatique, renforcer la coopération technologique et rendre l'adaptation pleinement fonctionnelle dans les délais convenus à Cancun », a-t-elle estimé.

Parmi les nouvelles institutions créées lors de la Conférence de Cancun, au Mexique, figure : la création d'un Fonds vert pour le climat, destiné à soutenir les projets, les programmes et les politiques des pays en développement et de ses organes de gouvernance ; la création d'un comité pour l'adaptation aux effets du changement climatique afin de guider les actions des pays en développement ; la mise en place d'un Centre de technologie pour le climat, afin de développer le savoir-faire sur les nouvelles technologies vertes dans les pays en voie de développement et de favoriser leur partage et leur transfert entre Etats.

Dans son intervention, Christiana Figueres a indiqué que le Comité de transition chargé de concevoir et de mettre en place le Fonds vert était aujourd'hui constitué et entamerait ses travaux dès la fin du mois, à l'occasion d'une première réunion qui se tiendra à Mexico les 28 et 29 avril.

Pour la Secrétaire exécutive de la CCNUCC, des progrès ont également été réalisés sur la mise en place du Comité d'adaptation, grâce aux propositions présentées par les pays pour organiser son fonctionnement institutionnel. Quant à la coopération technique et au transfert de technologies, elle a indiqué que des discussions détaillées sur les différents mécanismes de coopération sont prévues au sein d'un atelier spécial organisé lors de la conférence de Bangkok.

Christiana Figueres a par ailleurs rappelé qu'un « effort mondial très important » serait « nécessaire pour que l'augmentation de la température mondiale reste en dessous du maximum de 2 degrés Celsius sur lequel les participants de Cancun se sont entendus.

« Les gouvernements devraient accroître substantiellement la vitesse des réductions d'émissions de gaz à effet de serre qu'ils ont promis pour atteindre cet objectif », a-t-elle ajouté, rappelant aussi « toutes les promesses de réduction faites à ce jour correspondaient à 60% seulement de ce que la science estimait nécessaire pour rester en dessous du seuil d'une augmentation de deux degrés d'ici à 2020 ».

C'est d'ailleurs pour cette raison qu'à l'ordre du jour de la Conférence de Bangkok figurent aussi deux ateliers spéciaux, destinés à anticiper les négociations formelles et à apporter davantage de clarté sur les objectifs de réduction des émissions des pays industrialisés et les efforts envisagés par les pays en développement.

« Faire avancer les problèmes soulevés à Cancun signifie aussi que Bangkok doit se pencher sur la création de mécanismes forts et d'éventuels marchés incitatifs qui permettent à tous de travailler ensemble pour réduire les émissions dans une proportion plus grande et de manière plus rapide », a poursuivi Christina Figueres.

Elle a également appeler les gouvernements de la planète à préparer la Conférence de Durban, en Afrique du Sud, en trouvant d'ici à décembre, des moyens de résoudre les questions en suspens sur l'avenir du Protocole de Kyoto et sur les préoccupations de plus en plus fortes sur un potentiel fossé se creusant entre les promesses faites et la réalité des réductions d'émissions.