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Australie : la réduction des risques à permis de limiter l'impact du cyclone Yasi

Australie : la réduction des risques à permis de limiter l'impact du cyclone Yasi

Des arbres endommagés par le cyclone Yasi, en Australie.
Le fait que le nord-est de l'Australie n'ait pas subi de pertes en vies humaines après le passage du cyclone Yasi, pourtant à son intensité maximale lorsqu'il a touché terre, s'explique par le niveau élevé de sensibilisation aux risques et de préparation de la population et des autorités, plutôt qu'à un quelconque « miracle », a estimé vendredi la Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour la réduction des risques de catastrophe, Margareta Wahlström, dans un communiqué.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le cyclone Yasi a balayé le Queensland, au nord-est de l'Australie dans la nuit de mercredi à jeudi, mais en dépit de sa force –catégorie 5- aucun rapport ne fait état de morts ou de blessés graves.

« Ce que les gens présentent comme un miracle se résume en fait à la compréhension du risque, et à une connaissance de la manière dont l'exposition à ces risques et la vulnérabilité peuvent être minimisées », a poursuivi Margareta Wahlström, se référant à la presse australienne qui décrit les mesures prises : refuges solides dans les maisons, évacuation vers des centres commerciaux ou des lieux plus sûrs, plus au sud.

« Avant que le cyclone Yasi ne touche la côte nord-est du pays, les autorités avaient mis en garde contre les risques présenté par ce phénomène météorologique de la taille de l'ouragan Katrina qui a frappé le sud des Etats-Unis en 2005 », rappelle encore la Représentante spéciale dans un communiqué. Selon elle, l'arrivée d'un tel cyclone était également conforme aux prévisions du Bureau météorologique d'Australie, qui annonçait dés l'année dernière que le pays connaîtrait des épisodes cycloniques plus fréquents et plus violents cette saison.

Le Ministre du Queensland chargé de la police et des services d'urgence a salué l'efficacité des groupes de gestion des catastrophes et les conseils municipaux pour leur bonne planification et leurs interventions. Il a également félicité tous les citoyens qui ont écouté les conseils des autorités et pris les mesures appropriées pour se protéger.

L'Australie a une longue histoire de phénomènes météorologiques extrêmes. Les cyclones Tracy en 1974 et Larry en 2006 ont permis au pays de développer sa résilience.

« Tous les pays exposés n'ont pas le même niveau de prise de conscience du risque que celui de l'Australie, ce qui est inquiétant, car tous ont un risque d'être frappé par une nouvelle tempête majeure », a déclaré Margareta Wahlström, avant de rappeler qu'une partie des actions menées par l'ONU dans le cadre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (ONU-SIPC) consistaient justement « à convaincre les gouvernements d'investir dans le renforcement de la résilience des populations car aucune ville n'est à l'abri d'une catastrophe ».

C'est d'ailleurs dans cette perspective que l'ONU-SIPC a lancé en 2010 une initiative mondiale baptisée « Rendre les villes résilientes » qui invite les villes de la planète à répondre à un certain nombre de critères de préparation. Parmi les premières villes à avoir rejoint cette campagne, figure la localité australienne de Cairns, sur laquelle le cyclone Yasi est passée, mais qui a été moins durement touchée que les communautés avoisinantes de Mission Beach, Tully, Tully Heads ou Cardwell.

En fin d'année dernière, Margareta Wahlström avait d'ailleurs visité le Centre de coordination des catastrophes de Cairns, estimant alors que la ville pouvait « servir de modèle pour les autres communautés exposées aux cyclones dans le monde entier ».