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Afghanistan : les conditions plus propices à la réconciliation, selon Ban Ki-moon

Afghanistan : les conditions plus propices à la réconciliation, selon Ban Ki-moon

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Bien qu'il ne faille pas sous-estimer les obstacles, il apparaît de plus en plus évident que les conditions en Afghanistan deviennent plus propices à la réconciliation et qu'elles permettront peut-être d'engager sous peu un dialogue politique qui débouchera sur un règlement, estime le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport publié cette semaine.

« Toutes les parties devront faire des efforts et des compromis pour parvenir à ce règlement politique. Cependant, tout règlement politique devra se conformer à la constitution afghane et ne pas compromettre les progrès tangibles qui ont été accomplis ces dernières années, en particulier en matière de droits de l'homme et de démocratisation », ajoute-t-il dans ce rapport transmis au Conseil de sécurité.

Ban Ki-moon estime qu'il faudra également intensifier les efforts dans le domaine de la coopération régionale. « L'Afghanistan et le Pakistan doivent entretenir un dialogue suivi afin de resserrer des liens qui servent les intérêts des deux pays sur les plans politique, économique et sécuritaire. La libéralisation des politiques commerciales, notamment la modernisation des régimes douaniers, et le développement de l'infrastructure des transports, s'avèreront indispensables si l'on veut tirer parti de la dynamique engagée dans les domaines du commerce et des transports », écrit-il.

Selon lui, dans le secteur de l'énergie, la conclusion d'accords d'achat d'énergie et d'accords commerciaux avec les pays voisins – de même que l'exploitation de la montée en puissance du secteur privé afghan – donnerait une impulsion supplémentaire au développement industriel du pays.

Le rapport juge également qu'il est possible d'améliorer la coopération dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants, par exemple en intensifiant l'échange de renseignements et en coordonnant les efforts visant à interdire les stupéfiants et les précurseurs.

S'agissant du processus électoral, même s'il est loin d'être parfait, le Secrétaire général estime que les institutions électorales afghanes doivent être félicitées pour leur indépendance et leur intégrité, et pour avoir accompli le tour de force logistique consistant à organiser une opération très compliquée dans un contexte difficile du point de vue politique, géographique et de la sécurité.

« La communauté internationale ainsi que les donateurs et partenaires afghans doivent poursuivre leurs efforts visant à mettre en place une réforme électorale durable et à obtenir l'appui des Nations Unies pour renforcer les capacités institutionnelles en matière d'élections », dit-il.

À la réunion sur l'Afghanistan tenue il y a quelques semaines dans le cadre du sommet de l'OTAN à Lisbonne, la communauté internationale a réaffirmé son appui résolu à la transition, qui devrait permettre à terme de concilier le désir de paix et de justice des Afghans et la volonté de la communauté internationale d'instaurer la stabilité dans la région et d'éliminer la menace extrémiste.

« Le partenariat entre la communauté internationale et le gouvernement doit être souple et s'adapter aux besoins et aux conditions sur le terrain. À mesure que progresse le processus de transition, le gouvernement et la communauté internationale doivent être guidés par les réalités du terrain plutôt que par des impératifs de calendrier. Le processus devra s'appuyer sur des améliorations concrètes en matière de gouvernance, de sécurité et de développement pour convaincre les citoyens afghans, qui sont les premiers intéressés », écrit le Secrétaire général.