L'actualité mondiale Un regard humain

Myanmar : deux mois après le cyclone Giri, l'ONU aide encore près de 200.000 victimes

Myanmar : deux mois après le cyclone Giri, l'ONU aide encore près de 200.000 victimes

Le cyclone Giri a causé d'importantes destructions au Myanmar.
« Les gens commencent lentement à reconstruire, avec le peu qu'ils leur reste sur place et l'aide qu'ils reçoivent. Les communautés locales ont fait preuve d'une résilience remarquable face aux destructions causées par le cyclone Giri qui a frappé le Myanmar en octobre », a souligné mardi le Coordonateur humanitaire de l'ONU dans ce pays, Bishow Parajuli, dans un communiqué.

« Près de deux mois après la catastrophe, une quantité importante de secours d'urgence a été distribuée, couvrant les besoins alimentaires, sanitaires, médicaux élémentaires des populations touchées, et leur permettant de disposer d'abris », a-t-il ajouté, après une visite la semaine dernière dans plusieurs villages des cantons de Sittwe et Myebon, dans l'Etat de Rakhine.

Le 22 octobre, le passage du Giri, cyclone de catégorie 4, avait fait au moins 45 morts et affecté plus de 260.000 personnes.

Accompagné par un Représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du Directeur Pays du Programme alimentaire mondial (PAM) et du chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Myanmar, le Coordonnateur humanitaire de l'ONU a pu rencontrer les autorités locales de l'Etat de Rakhine. La délégation s'est aussi entretenue avec le personnel des agences de l'ONU et des organisations non gouvernementales locales (ONG) qui sont déployées à Sittwe, la capitale de Rakhine, et à Myebon, où les dégâts les plus sérieux ont été recensés.

« La destruction des villages de la région a été massive. Jusqu'à 70-80% des maisons ont été complètement détruites et les écoles et les établissements de santé sont gravement endommagés », a souligné Bishow Parajuli, après une visite dans les villages de Min Chaung, Shin Taung et Byine Thit.

« Aujourd'hui, les gens dépendent de la fourniture d'aide, largement distribuée dans les zones les plus touchées par le gouvernement, les ONG internationales et locales et les agences onusiennes, mais les gens ont désespérément besoin de plus de matériel pour des structures et des abris permanents, ainsi que de réels moyens de subsistance », a encore insisté Bishow Parajuli.

Selon les estimations du gouvernement du Myanmar, au moins 20.000 maisons ont été complètement détruites par le cyclone, laissant plus de 100.000 personnes sans-abri dans les cantons de Kyakpyu, de Myebon, de Minbya et Pauktaw, plus de la moitié des écoles se sont effondrées ou ont été endommagés par le cyclone. Enfin, environ 17.500 hectares de terres agricoles et près de 50.000 hectares de bassins ont également été détruits.

Après l'aide d'urgence déployée au lendemain de la catastrophe, les efforts de redressement et de reconstruction ont commencé et se poursuivront dans les mois à venir. Dans les zones les plus touchées, le PAM et huit partenaires vont distribuer 6487 tonnes de denrées alimentaires supplémentaires en décembre et janvier, pour près de 200.000 personnes affectées par le cyclone. Le PNUD a également lancé des projets « argent contre travail » dans une centaine de villages, afin d'impliquer les populations dans la reconstruction, tout en offrant un revenu immédiat particulièrement utile aux victimes.

Dans le domaine de l'éducation, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) soutient pour sa part la mise en place de 100 sites temporaires d'apprentissage dans les quatre cantons touchés et a jusqu'ici fourni des kits scolaires à 7000 enfants.

« Les principales lacunes concerne aujourd'hui le manque de financement pour les abris d'urgence et la reconstitution des moyens de subsistance des populations touchées. À ce jour, 20,5 millions de dollars ont été alloués au Myanmar par les bailleurs de fonds internationaux, dont 6 proviennent du Fonds central d'intervention d'urgence de l'ONU (CERF) », a encore indiqué le Coordonnateur humanitaire de l'ONU, Bishow Parajuli, dans son communiqué.

« Les besoins globaux de financement de tous les secteurs, pour les phases d'urgence et de relèvement, sont estimées à 57 millions de dollars et la communauté humanitaire au Myanmar se félicite que le soutien de fonds internationaux se poursuive », a-t-il conclu.