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La formation du gouvernement iraquien, étape décisive vers une transition pacifique

La formation du gouvernement iraquien, étape décisive vers une transition pacifique

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La formation du gouvernement iraquien constitue une étape décisive vers « une transition pacifique », estime le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport sur la situation en Iraq rendu public mercredi.

« Je félicite tous les blocs politiques et leurs dirigeants pour s'être engagés dans un processus collectif et être parvenus à un accord qui semble avoir mis fin à l'impasse dans laquelle se trouvait le processus de formation du gouvernement », écrit le chef de l'ONU dans ce rapport remis au Conseil de sécurité de l'ONU.

« Cette percée représente une étape majeure du processus de démocratisation de l'Iraq et devrait ouvrir la voie à la première transition pacifique entre les gouvernements élus dans un Iraq pleinement souverain. Je félicite le Président Talabani pour sa réélection, ainsi que MM. Al-Najeefi, Qusai al-Suhail et Aref Tayfour pour leur élection, respectivement, en tant que Président et Vice-Présidents de l'Assemblée nationale. J'accueille avec satisfaction la nomination du Premier Ministre désigné, M. al-Maliki », a-t-il ajouté.

Après des mois de négociations, les principaux blocs politiques iraquiens sont parvenus le 11 novembre à un accord sur la formation d'un « gouvernement de partenariat national » à la suite des élections parlementaires nationales tenues le 7 mars 2010. Le Conseil des représentants a, lors de sa séance du 11 novembre, élu son président, deux vice-présidents et le Président de la République. Jalal Talabani a été réélu Président pour un second mandat. Dès sa réélection, il a demandé à Nouri al-Maliki de former le nouveau gouvernement en tant que Premier Ministre. Aux termes de la Constitution iraquienne, M. al-Maliki doit nommer les membres du Conseil des ministres dans les 30 jours de sa nomination au poste de Premier Ministre.

Ban Ki-moon a souligné que quelques problèmes persistaient sur « la nécessité de parvenir à un accord au sujet d'autres principaux postes du gouvernement et portefeuilles ministériels » et a encouragé les Iraquiens à adopter « un programme national qui donne au peuple iraquien espoir en l'avenir ».

« Des progrès à cet égard contribueront à mettre le pays sur la voie de la démocratie, de la réconciliation nationale et de la stabilité à long terme », a souligné le Secrétaire général qui a également estimé qu'il faudrait « en particulier régler le problème des frontières intérieures, notamment le statut de Kirkouk ». Selon lui, il est nécessaire de trouver « une formule pour le partage des ressources naturelles, mettre en place un mécanisme de partage des recettes, adopter une législation dans le domaine des hydrocarbures, parvenir à un accord sur les relations entre les niveaux fédéral, régional et provincial, procéder à la révision de la Constitution et renforcer les institutions de gouvernance, l'état de droit et le respect des droits de l'homme ».

Le chef de l'ONU a aussi déploré « l'augmentation récente du nombre d'incidents dans tout le pays, notamment dans le nord et à Bagdad ». « Les attentats contre les forces iraquiennes de sécurité et des civils innocents restent particulièrement préoccupants », a-t-il estimé.

« Les opérations de l'ONU sont rendues encore plus difficiles par le retrait en cours de l'armée des États-Unis. L'ONU est devenue de plus en plus autonome, au cours des dernières années mais elle devra en outre désormais assumer certaines fonctions en matière de sécurité et de logistique qui étaient jusqu'à présent assurées par les États-Unis, ce qui ne sera possible qu'avec un appui financier important des États Membres, sur la base des propositions formulées par la Mission d'assistance des Nations Unies en Iraq (MANUI) dans le cadre de son projet de budget pour 2011 », a rappelé Ban Ki-moon.

« J'espère sincèrement que la formation d'un nouveau Gouvernement se traduira par une amélioration de la sécurité dans le pays. Toutefois, la situation restera difficile dans un avenir prévisible. L'attentat qui a visé récemment le convoi de mon Représentant spécial près de Najaf ainsi que l'intensification des tirs indirects à Kirkouk et à Bagdad, où se trouvent les installations de l'ONU, nous rappellent clairement les dangers auxquels le personnel de l'ONU est confronté quotidiennement », a-t-il conclu.