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Journée contre le Sida : l'épidémie ralentit, les efforts doivent se poursuivre

Journée contre le Sida : l'épidémie ralentit, les efforts doivent se poursuivre

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« Notre objectif commun est clair : l'accès universel à la prévention, aux traitements et aux soins dans la lutte contre le VIH/Sida. Nous devons aussi travailler pour que la riposte au virus soit pérenne », a déclaré mercredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un message adressé à l'occasion de la Journée mondiale contre le Sida.

« Après trois décennies dans cette crise sanitaire, ayons dans notre viseur la réalisation des 3 zéros : zéro nouvelles infections, zéro discrimination et zéro décès liés au VIH/Sida. En cette Journée mondiale, engageons-nous à travailler ensemble pour réaliser cet objectif, pour tous les peuples du monde », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général a rappelé que si « depuis trois décennies, la maladie a causé des souffrances indicibles et des décès par millions, la communauté internationale s'est unie avec passion pour agir et sauver des vies ».

« Moins de personnes sont infectées par le VIH. Des millions de gens ont désormais accès aux traitements. Plus de femmes sont en mesure d'empêcher leurs bébés d'être infectés par le VIH. Les restrictions de voyage pour les personnes vivant avec le VIH/Sida ont été levées par de nombreux pays et la stigmatisation cède la place – même si c'est encore trop lent - à la compassion et à la reconnaissance des droits des malades », a encore insisté le Secrétaire général.

Rappelant les conclusions du rapport annuel du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) publié le 23 novembre et qui révèle « que le monde a réussi à enrayer l'épidémie et qu'il commence à inverser la propagation du VIH/Sida », Ban Ki-mon a demandé encore plus d'efforts et d'engagements. « Nous devons continuer de tracer une voie nouvelle et audacieuse pour aller de l'avant », a-t-il conclu.

Relevant que « le nombre de nouvelles infections et de décès liés aux VIH/Sida a été réduit de près de 20% », le Directeur de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a déploré pour sa part que « près de 30 millions de personnes aient perdu la vie au cours des trois dernières décennies », soulignant que « quelque 10 millions de personnes étaient toujours en attente de traitement ».

« Nos gains durement acquis sont fragiles, notre engagement dans la riposte au VIH/Sida doit donc rester forte », a-t-il poursuivi dans un message diffusé à l'occasion de cette Journée mondiale.

« Grâce à votre engagement, celui de l'ONUSIDA et de toute la famille des Nations Unies, nous changeons le cours de l'épidémie de sida. J'ai appelé à l'élimination virtuelle de la transmission mère-enfant d'ici à 2015. Une génération sans sida est possible », a-t-il ajouté.

Selon le rapport 2010 de l'ONUSIDA, 1,8 million de personnes sont décédées de maladies liées au virus du Sida en 2009, chiffre inférieur de près d'un cinquième à celui de 2004. Fin 2009, l'ONUSIDA estimait par ailleurs à 33,3 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH/Sida, chiffre supérieur à 2008, qui montre en fait un allongement de la durée de vie des malades, grâce à l'élargissement de l'accès aux traitements antirétroviraux.

Toujours selon le rapport, de 2001 à 2009, le nombre de nouvelles infections au VIH/Sida s'est stabilisé ou à diminué de plus de 25% dans 56 pays, dont 34 d'Afrique subsaharienne. Dans les cinq pays de la région les plus affectés par l'épidémie, (Éthiopie, Afrique du Sud, Zambie et Zimbabwe) quatre ont même réussi à faire baisser de plus de 25% le nombre des nouvelles infections.

L'Afrique subsaharienne reste la région la plus affectée par l'épidémie – la zone concentre 69% de l'ensemble des nouvelles infections à VIH. Dans sept pays, principalement en Europe orientale et en Asie centrale, le nombre de nouvelles infections à VIH a augmenté de 25%.

Lançant à son tour un appel à l'occasion de cette Journée mondiale, la Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, a souligné l'importance de la protection des droits des personnes vivant avec le VIH/Sida et a exhorté « la communauté internationale à se concentrer sur la lutte contre la discrimination à l'encontre des personnes infectées ».

« Un grand nombre de pays ont adopté des lois pour prévenir la discrimination contre les personnes vivant avec le VIH/Sida, mais dans de nombreux cas, ces législations sont peu appliquées et la stigmatisation des personnes malade et des populations les plus à risque persistent », a-t-elle insisté.

« Les États membres doivent être conscients des engagements pris dans la Déclaration politique de 2006 sur le VIH/Sida qui appelle à la création de meilleurs environnements légaux et sociaux pour l'accès au dépistage du virus, à la prévention et aux traitements », a encore poursuivi la Directrice de l'OMS, avant de conclure en rappelant que « les personnes touchées par la maladie ont droit aux services sociaux, y compris l'éducation, le logement, la sécurité sociale et même le droit d'asile ».