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L'ONUSIDA constate une inversion de la propagation du VIH

L'ONUSIDA constate une inversion de la propagation du VIH

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Le rapport annuel du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) publié mardi révèle « que le monde a réussi à enrayer l'épidémie de Sida et qu'il commence à inverser la propagation du VIH ».

Le rapport annuel du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) publié mardi révèle « que le monde a réussi à enrayer l'épidémie de Sida et qu'il commence à inverser la propagation du VIH ».

« Nous sommes en train de briser la trajectoire de l'épidémie de sida grâce à des actions audacieuses et des choix intelligents », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. « Les investissements engagés dans la riposte au sida portent leurs fruits mais les progrès restent fragiles – le défi, aujourd'hui, consiste à savoir de quelle manière nous allons tous unir nos efforts pour accélérer les progrès », a-t-il ajouté.

Le nombre des nouvelles infections au VIH a reculé de près de 20% en dix ans, les décès liés au Sida ont diminué de près de 20% sur les 5 dernières années et les personnes vivant avec le virus voient leur nombre se stabiliser, indiquent les experts de l'ONUSIDA.

En 2009, 1,8 million de personnes sont décédées de maladies liées au virus du Sida, chiffre inférieur de près d'un cinquième à celui de 2,1 millions de 2004. À la fin 2009, l'ONUSIDA estimait à 33,3 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH, chiffre légèrement supérieur à celui de 32,8 millions de 2008. Cela est essentiellement lié au fait que les gens vivent plus longtemps grâce à l'élargissement de l'accès au traitement antirétroviral.

Le rapport couvre un total de 63 pays. S'agissant de certains pays affectés par des épidémies complexes qui incluent différents groupes de population ayant des comportements à risque et affichent aussi d'importantes disparités géographiques, tels que le Brésil, la Chine et la Fédération de Russie, l'évaluation s'avère extrêmement complexe et n'a pu être achevée dans le cadre de l'analyse des estimations relatives au VIH de 2010, indique l'ONUSIDA dans son rapport.

De 2001 à 2009, le nombre de nouvelles infections à VIH s'est stabilisé ou réduit de plus de 25% dans 56 pays dont 34 pays d'Afrique subsaharienne. Parmi les cinq pays affectés par les plus grandes épidémies de la région, quatre (Éthiopie, Afrique du Sud, Zambie et Zimbabwe) ont réussi à faire baisser de plus de 25% le nombre de nouvelles infections à VIH. Parallèlement, l'épidémie s'est stabilisée au Nigéria.

L'Afrique subsaharienne reste la région la plus affectée par l'épidémie – la zone concentre 69% de l'ensemble des nouvelles infections à VIH. Dans sept pays, principalement en Europe orientale et en Asie centrale, le nombre de nouvelles infections à VIH a augmenté de 25%.

Dans 15 pays comptant parmi les plus durement touchés, le nombre de nouvelles infections à VIH parmi les jeunes a été réduit de plus de 25% car ceux-ci ont adopté des comportements sexuels à moindre risque. En Afrique du Sud, le pourcentage de nouvelles infections au sein du groupe des jeunes de 18 ans a été réduit de 1,8% en 2005 à 0,8% en 2008.

Dans 59 pays, dont 18 des 25 pays affichant la prévalence du VIH la plus élevée, moins de 25% des hommes ont déclaré avoir eu plusieurs partenaires au cours des 12 derniers mois. 84 pays ont fait état de tendances comportementales similaires chez les femmes.

La disponibilité et l'utilisation du préservatif ont augmenté de manière significative. Dans 11 pays, les gens déclarent avoir utilisé un préservatif dans 75% des cas lors de leur dernier rapport sexuel induisant un risque élevé de contamination. Les données de 78 pays révèlent que le taux d'utilisation du préservatif parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes a été supérieur à 50% dans 54 pays. Les données sur l'utilisation des préservatifs par les professionnels du sexe « sont également encourageants », estime le Programme onusien. Dans 69 pays, plus de 60% des professionnels du sexe déclarent avoir utilisé un préservatif avec leur dernier client.

Le nombre de personnes qui vivent plus longtemps augmente et les décès liés au Sida diminuent car l'accès au traitement s'est élargi. Le nombre total de personnes sous traitement a été multiplié par sept et demi sur les cinq dernières années et 5,2 millions de personnes avaient accès à des médicaments vitaux en 2009, contre 700.000 en 2004. Sur la seule année dernière, 1,2 million de personnes supplémentaires ont été mises sous traitement, ce qui correspond à une augmentation de 30% par rapport à 2008. L'une des retombées positives est l'arrêt des nouvelles infections à VIH grâce à l'élargissement de l'accès au traitement du VIH, soulignent les experts.

Environ 10 millions de personnes sont en attente d'un traitement. Dans la mesure où un nombre croissant de pays utilisent des traitements efficaces pour prévenir la transmission du VIH aux nourrissons, le nombre total d'enfants nés séropositifs a diminué. En 2009, on estimait à 370.000 le nombre d'enfants nouvellement infectés par le VIH, ce qui correspond à une baisse de 24% en l'espace de cinq ans. Des progrès significatifs ont été constatés en Afrique subsaharienne où les nouvelles infections à VIH parmi les enfants ont chuté de 32%.

L'ONUSIDA estime que 15,9 milliards de dollars ont été mis à la disposition de la lutte contre le Sida en 2009, soit 10 milliards de dollars de moins que le montant considéré comme nécessaire pour l'année 2010. En 2009, les montants décaissés par les gouvernements donateurs se sont élevés à 7,6 milliards de dollars, chiffre inférieur à celui des 7,7 milliards de dollars mis à disposition en 2008. Les financements provenant de sources internationales semblent se réduire, déplore l'ONUSIDA.