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L'ONU demande 7,4 milliards de dollars pour financer l'aide humanitaire en 2011

L'ONU demande 7,4 milliards de dollars pour financer l'aide humanitaire en 2011

De l'aide humanitaire est distribuée en Haïti.
L'ONU a lancé mardi un appel de fonds d'un montant de 7,4 milliards de dollars pour financer ses opérations humanitaires en 2011 et venir en aide à près de 50 millions de personnes qui souffrent des conséquences de conflits armés ou de catastrophes naturelles dans 28 pays de la planète.

« Tous les hommes ont le droit à la sécurité et à la stabilité, et nous avons le pouvoir de faire de ces droits une réalité », a souligné le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à l'occasion du lancement de cet appel.

« En 2011, des dizaines de millions de personnes auront besoin d'aide pour survivre. Les conflits et les catastrophes naturelles les couperont de leurs foyers, de leurs moyens de subsistance et d'un accès à des besoins essentiels comme l'eau potable et aux soins de santé », a dit de son côté la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos, lors d'une conférence de presse à Genève, en Suisse, au cours de laquelle l'appel a été lancé.

« Cela correspond aux ressources nécessaires pour réagir vite. Les réponses rapides et fortes, comme celles apportées cette année en Haïti et au Pakistan, montrent ce que la communauté internationale peut faire lorsqu'elle se rassemble », a-t-elle ajouté.

Depuis la mise en place du Processus d'appel consolidé (CAP) en 1991 - un mécanisme qui met en commun les besoins financiers des différents partenaires humanitaires avant d'être présenté à la communauté internationale et aux donateurs-, c'est le montant le plus important demandé par l'ONU. L'organisation utilisera ces fonds pour ses interventions en Afrique de l'Ouest et dans 13 autres pays : Afghanistan, République centrafricaine, Tchad, République démocratique du Congo, Djibouti, Haïti, Kenya, Niger, Territoires palestiniens occupés, Somalie, Soudan, Yémen et Zimbabwe.

Le CAP-2011 est l'aboutissement des efforts de près de 425 organisations d'aide intervenant sur le terrain -agences de l'ONU, organisations non-gouvernementales (ONG), organismes régionaux ou internationaux- qui se sont réunies pour relever les principaux défis humanitaire qui se présentent en 2011, grâce à une stratégie efficace et coordonnée.

Selon Valerie Amos, le montant record du CAP-2011 s'explique en partie par « les vulnérabilités élevées de certains pays », où « la capacité des gens à résister aux chocs a été affaiblie » par la crise internationale.

« Les prix des aliments et du carburant sont encore bien au-dessus des moyennes historiques. Cette année a montré avec quelle facilité une région très vulnérable comme le Sahel pouvait tomber dans une crise aiguë, avec des conséquences dramatiques au Niger et dans l'ouest du Tchad », a-t-elle rappelé.

La Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, a également souligné que les conflits restaient la caractéristique dominante des pays dans lesquels des interventions humanitaires étaient prévues.

« Les abus perpétrés par des groupes armés sur des civils ont continué en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, dans la région soudanaise du Darfour et en Somalie. En Afghanistan, le conflit se poursuit, comme dans les Territoires palestiniens occupés ou au Soudan », a-t-elle insisté, avant de rappelé aussi les deux catastrophes naturelles majeures qui ont marqué l'année 2010 : le tremblement de terre en Haïti et les inondations au Pakistan.

« Les bailleurs de fonds ont relevé le défi malgré la récession mondiale », a poursuivi Valérie Amos devant la presse, citant les 13 milliards de dollars donné cette année par la communauté internationale pour le financement de quelques 150 opérations humanitaires dans le monde, consécutives à des catastrophes naturelles de différentes intensités.

« C'est le montant plus élevé jamais enregistré en une seule année », a-t-elle souligné, avant de souhaiter que « le fort soutien politique et la générosité des donateurs privés continuent en 2011 ».