L'actualité mondiale Un regard humain

Dans certains pays 60% des femmes sont victimes de violences, selon l'ONU

Dans certains pays 60% des femmes sont victimes de violences, selon l'ONU

media:entermedia_image:f2a09d97-0864-43a9-bffd-7ae12f718ce2
Les violences faites aux femmes sont généralement cachées, ignorées et passées sous silence s'est inquiétée la Haut commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay en soulignant que dans certains pays 60% des femmes ont été victime au moins une fois dans leur vie de la violence physique.

« Ces statistiques sont un véritable rappel de la prévalence choquante de ce problème. Les chiffres masquent la peine personnelle des individus », a déclaré jeudi Navi Pillay dans un message adressé à l'occasion de la Journée international pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes qui est observée chaque 25 novembre.

« Soixante pourcent sur une population de 10 millions de femmes, cela signifie six millions de personnes vivant une tragédie privée, physique et psychologique, une déstabilisation familiale et le traumatisme des enfants. Les chiffres sont si élevés qu'ils nous détournent de manière perverse de la situation critique des femmes qui vivent autour de nous », a-t-elle ajouté.

« Lorsque que la femme qui vit en face crie, nous pouvons intervenir au lieu de se résigner et se dire 'que c'est leurs affaire, laissons-les se débrouiller'. Chacun de nous peut faire savoir que ce n'est pas acceptable de laisser de tels crimes impunis », a martelé Navi Pillay.

La Directrice exécutive de l'ONU Femmes, Michelle Bachelet a pour sa part souligné que presque « 70% des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie ». Elle a rappelé, que dans le monde entier, une femme sur cinq est victime de viol ou de tentative de viol au cours de sa vie. En Afrique, plus de trois millions de femmes subissent chaque année des mutilations génitales. La violence à l'égard des femmes constitue une violation des droits de l'homme et une menace contre le principe de l'égalité des sexes. Il s'agit aussi d'une entrave à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-elle prévenu.

Michelle Bachelet a insisté sur l'importance du Fonds d'affectation spéciale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, précisant qu'il était alimenté par des contributions versées par des gouvernements, le secteur privé, des organisations à but non lucratif. La campagne menée par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon « Tous UNIS pour mettre fin à la violence à l'encontre des femmes », s'est fixée pour objectif d'obtenir pour le Fonds, d'ici à 2015, 100 millions de dollars par an.

Pour le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon « la violence contre les femmes reste l'une des atteintes aux droits de l'homme les plus courantes, les plus systématiques et les plus odieuses commises dans le monde ».

« Elle menace toutes les femmes et entrave les efforts déployés par toutes les sociétés en faveur du développement, de la paix et de l'égalité des sexes », a-t-il précisé dans un message adressé à l'occasion de cette Journée internationale.

« Ces dernières années, nous avons donné un nouvel élan à nos efforts. À la suite de l'étude approfondie menée par mon prédécesseur en 2006, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution phare, qui vise à renforcer l'action menée pour éliminer toutes les formes de violence contre les femmes. Le système des Nations Unies intensifie son action à tous les niveaux, qu'il s'agisse de nouvelles initiatives prises par les commissions régionales ou de l'amélioration de la coordination et de la programmation à l'échelle des pays », a souligné le chef de l'ONU.

Pour mieux coordonner toutes ces initiatives, l'ONU a lancé une campagne en faveur de l'élimination de la violence contre les femmes dans tout le système, qui se poursuivra jusqu'en 2015. Cette campagne s'articulera autour de trois grands axes : la sensibilisation au niveau mondial, l'impulsion exemplaire de l'ONU, et les partenariats renforcés aux niveaux national et régional pour appuyer, notamment, l'action des États, de la société civile et du secteur privé.

« Tout acte de violence contre les femmes est une atteinte aux droits fondamentaux; il constitue donc toujours un délit et est toujours intolérable. C'est un problème grave, qui doit être traité avec tout le sérieux qu'il mérite, non seulement aujourd'hui, en cette Journée internationale, mais aussi tous les autres jours de l'année », a-t-il conclu.

L'Assemblée générale a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et invite les gouvernements, les organismes internationaux et les organisations non gouvernementales à organiser ce jour-là des activités conçues pour sensibiliser l'opinion au problème de la violence à l'égard des femmes (résolution 54/134 du 17 décembre 1999).

Les militants en faveur des droits des femmes ont choisi en 1981 la date du 25 novembre comme journée de lutte contre la violence, en mémoire des trois soeurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées en 1961 sur les ordres du chef de l'État, Rafael Trujillo.