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Haïti : l'épidémie de choléra menace la sécurité nationale, selon l'ONU

Haïti : l'épidémie de choléra menace la sécurité nationale, selon l'ONU

Un camp de déplacés à Port-au-Prince.
L'épidémie de choléra en Haïti est devenue plus qu'une préoccupation sanitaire une « question de sécurité nationale », a alerté lundi le Coordonnateur de l'action humanitaire pour la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Nigel Fisher.

L'épidémie de choléra en Haïti est devenue plus qu'une préoccupation sanitaire une « question de sécurité nationale », a alerté lundi le Coordonnateur de l'action humanitaire pour la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Nigel Fisher.

« Le nombre de victimes augmentera nettement, ce qui ne sera pas une surprise », a déclaré aux journalistes Nigel Fisher qui s'exprimait depuis Haïti par vidéoconférence. L'épidémie continue de se propager rapidement dans le pays, toutes les régions étant touchées, y compris Port-au-Prince, la capitale, a-t-il indiqué.

Il a également fait état de mouvements de protestation contre les centres de traitement, notamment à Saint-Marc et au Cap-Haïtien. « La flambée de manifestations est due en partie à un problème de communication avec une population qui n'a aucune expérience du choléra », a expliqué Nigel Fisher. « La population a peur et les gens ont peur des centres de traitement », a-t-il ajouté.

La MINUSTAH s'investit dans une campagne de sensibilisation et de communication afin d'apaiser les craintes de la population et renforcer la prévention, a-t-il ajouté. « Nous voulons donner aux populations les moyens de se protéger et leur faire comprendre que la présence d'un centre de traitement à proximité de chez eux est un avantage, et non une menace. Ils leur permettront d'obtenir un traitement rapide si nécessaire. »

Selon le Coordonnateur de l'action humanitaire, le choléra se répand plus rapidement dans les bidonvilles du pays, que dans les camps de réfugiés, ces derniers étant équipés de latrines et disposant d'un accès à de l'eau propre chlorée.

« Cela ne signifie pas pour autant que les camps seront épargnés », a-t-il prévenu.

Il a aussi exprimé sa crainte de voir la situation instrumentalisée à des fins politiques pendant cette période préélectorale. Le Président haïtien, René Préval, et la MINUSTAH ont lancé un appel à tous les candidats à la présidentielle, les engageant à ne procéder à aucune tentative de manipulation politique, a-t-il souligné.