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Soudan : le gouvernement est responsable de la sécurité, rappelle Amos

Soudan : le gouvernement est responsable de la sécurité, rappelle Amos

La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos.
« Les parties au Nord et au Sud doivent s'engager clairement en faveur de la sécurité des populations. Elles doivent clairement faire passer le message. Il est de la responsabilité du gouvernement d'assurer la sécurité de la population » a déclaré mardi la Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux Affaires humanitaires, Valérie Amos, lors d'une conférence de presse à Khartoum, la capitale du Soudan, à l'issue d'une visite de cinq jours dans le pays.

Devant les journalistes, elle a d'abord rappelé les raisons de cette tournée qui l'a menée dans les localités de Juba, Yambio et Ezo, au Sud-Soudan, à El Fahser et Nyala, au Darfour, dans la région d'Abyei et dans la capitale Khartoum. « Je suis venue pour voir par moi-même la situation humanitaire, pour renforcer nos relations avec les principaux intervenants au Darfour et au Sud Soudan, et pour obtenir l'assurance des autorités qu'elles assumeront leurs responsabilités de protéger la population et de défendre ses droits ».

Valérie Amos s'est entretenue au cours de sa visite avec des hauts fonctionnaires du gouvernement de Khartoum et du Sud Soudan, avec des représentants des ONG et des agences de l'ONU, ainsi qu'avec des bénéficiaires de l'aide humanitaire, notamment des personnes déplacées de force par la violence qui souhaitent rentrer chez elles et reconstruire leur vie.

« Les agences humanitaires ont signalé une détérioration préoccupante de la situation au Sud Soudan, dans la région d'Abyei et au Darfour ces derniers mois. L'insécurité croissante est une préoccupation majeure, comme les restrictions à la liberté de circulation des travailleurs humanitaires qui réduit leur capacité à offrir de l'aide aux personnes dans le besoin », a-t-elle ensuite souligné.

Dans ce contexte, Valérie Amos a « demandé aux autorités de renouveler leur engagement au Sud Soudan, au Darfour et au niveau fédéral, afin de s'assurer que l'acheminement de l'aide humanitaire ne soit pas entravé par des considérations politiques, ethniques ou religieuses ».

Rappelant notamment que 27 travailleurs humanitaire et casques bleus avaient été enlevés depuis mars 2009, dont quatre sont toujours en captivité, elle a salué « les efforts du gouvernement pour résoudre ces enlèvements », avant de demander que leurs auteurs soient appréhendés et traduits en justice. « La fin de l'impunité est le seul moyen de remédier à cette tendance inquiétante », a-t-elle insisté.

Interrogée sur la question des retours des personnes déplacées internes, vers le Darfour ou le Sud Soudan, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires a rappelé « l'importance de trouver des solutions durables pour ces populations déplacées », tout en insistant sur « le droit des toutes ces personnes de rentrer chez elles ou bien de s'installer dans un autre endroit de leur choix, où les conditions sont appropriées et leur sécurité garantie ».

Elle a également souligné sur la nécessité de veiller à ce que ces retours aient lieu « de manière libre », rappelant que « leur sécurité doit être garantie et les services de base doivent leur être fournis ». « Assurer la sûreté et la sécurité de son peuple est bien sûr la responsabilité première de tout gouvernement », a-t-elle encore insisté.

Selon elle, « lorsque les personnes déplacées ne veulent pas retourner dans leur région d'origine, il faut les aider à s'intégrer dans les communautés existantes et soutenir le développement des moyens de subsistance durables pour elles ».

Interrogée également sur la possibilité que le pays replonge dans la guerre civile à l'approche des référendums d'autodétermination au Sud Soudan et dans la région d'Abyei programmée en janvier prochain, Valérie Amos a indiqué que les interlocuteurs qu'elle avait eus lors de sa visite dans le sud « n'avaient pas d'appétit réel pour retourner en arrière et replonger dans un conflit ».

Enfin, interpellée sur la question du retour au Sud Soudan d'habitants ayant fui la guerre civile pour se réfugier au nord, elle a estimé que leur retour devait « être progressif afin d'éviter de saturer les capacités du gouvernement et de la communauté humanitaire qui pour fournissent les services de base au Sud Soudan ».