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Somalie : l'ONU s'inquiète d'une hausse du recrutement d'enfants soldats

Somalie : l'ONU s'inquiète d'une hausse du recrutement d'enfants soldats

Des hommes armés en Somalie.
La Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy, a exprimé cette semaine sa préoccupation face à l'augmentation rapide du recrutement d'enfants soldats en Somalie et à la violence basée sur le genre, comme la pratique des mariages forcés, dans ce pays.

Le Gouvernement fédéral de transition somalien s'est engagé à faire en sorte que les forces sous son contrôle ne recrutent pas d'enfants, a expliqué Mme Coomaraswamy lors d'une conférence de presse, lundi au siège des Nations Unies à New York, au sujet de la visite qu'elle a effectué en Somalie la semaine dernière.

La Représentante spéciale a également reçu des assurances à ce sujet de toutes les parties qui forment les forces du Gouvernement fédéral de transition. Le Gouvernement fédéral de transition s'est aussi engagé à établir un point focal au bureau du Premier Ministre afin de travailler en coopération avec les Nations Unies et de mettre au point un plan d'action pour identifier et relâcher les enfants soldats.

Mme Coomaraswamy a salué ce « premier pas dans la bonne direction ». Les parties souhaitent, en effet, ne plus figurer sur la liste noire du Secrétaire général. Quant à l'Union africaine, elle va créer une unité spéciale de protection des enfants.

Lors de sa visite en Somalie, Mme Coomaraswamy a rencontré à Mogadiscio le nouveau Premier Ministre, Mohamed Abdullahi Mohamed. Elle a également rencontré le Président du Somaliland et le commandant de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM). Elle a aussi pu parler avec des organisations non gouvernementales et des réseaux de protection de l'enfance.

Évoquant sa rencontre avec des pirates dans une prison de Bossasso, dans le nord de la Somalie, la Représentante spéciale a fait remarquer que les « vieux » pirates, devenus riches, mettaient de jeunes pirates de 15 à 17 ans en première ligne pour des opérations dangereuses.

Par ailleurs, selon elle, la situation est épouvantable dans le camp de personnes déplacées de Bossasso. L'insécurité est un des principaux problèmes et les femmes et les fillettes redoutent la nuit à cause des violences que leur infligent les hommes. De plus, la moitié des enfants ne vont pas à l'école. S'agissant de l'éducation des filles en Somalie, elle a par ailleurs indiqué que celles-ci étaient soumises à des règles plus strictes et qu'il y avait moins d'écoles mixtes.