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Haïti : l'ONU s'efforce d'éviter une propagation du choléra

Haïti : l'ONU s'efforce d'éviter une propagation du choléra

Un jeune garçon haïtien souffrant de diarrhée sévère est nourri par intraveineuse dans un hôpital.
Au delà du matériel d'urgence médical acheminé par l'ONU et ses partenaires dans les zones les plus affectées par l'épidémie de choléra en Haïti, les agences onusiennes et les organisations non gouvernementales organisent une grande campagne de sensibilisation et de prévention contre la transmission et la propagation de la maladie.

« A Artibonite, l'épicentre de l'épidémie, environ 20 organisations travaillent pour lutter contre la maladie et six centres de traitements du choléra on été mis en place », a indiqué mardi la porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Elysabeth Byrs, lors d'une conférence de presse, à Genève, en Suisse. « Une campagne de sensibilisation au travers des radios locales et des chefs communautaires est menée afin d'informer les populations des mesures préventives et comment reconnaitre un cas de choléra ».

Une attention particulière a été portée sur la sensibilisation notamment sur l'utilisation de savon, d'eau potable, du nettoyage des aliments, de l'utilisation de latrines, sur le lavage des mains, a souligné la porte-parole d'OCHA. Une évaluation a montré que les principales populations touchées sont celles qui sont en contact avec l'eau de la rivière Artibonite et qui travaillent dans les champs de riz, le choléra se transmettant notamment par l'eau contaminée.

A ce jour, le bilan est de 259 morts et 3.342 cas de choléra, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En plus des six centres spécialisés dans le traitement du choléra construits dans la zone la plus touchée, six autres centres ont été mis en place dans la région centrale et dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince.

« Aucun cas de choléra n'a été détecté en République dominicaine dont le gouvernement a tout de même déclenché son plan d'urgence à la frontière », a précisé Elysabeth Byrs.

L'OMS et l'Organisation panaméricaine de la santé ont acheminé plus de 750.000 doses de réhydratations orales qui peuvent être utilisées pour traiter 100.000 cas modérés. Plus de 4.000 traitements des cas les plus sévères ont été fournis et plus de 300.000 traitements antibiotiques ont été donnés au gouvernement haïtien. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a pour sa part délivré plus 300.000 tablettes de purifications d'eau ainsi que de matériel d'urgence : tentes, médicaments, seaux, savon.

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a publié mardi un communiqué afin de mettre un terme aux « rumeurs diffusées dans certains médias faisant croire que des déchets humains déversés dans une rivière à Mirebalais par la MINUSTAH seraient à l'origine de l'épidémie de choléra en Haïti ».

« Un contingent militaire népalais est effectivement basé à Mirebalais, dans la localité de Meille, au bord de la rivière portant le même nom. Sept fosses septiques, construites en circuit fermé, desservent la base militaire et répondent aux normes de construction de l'Agence de Protection de l'Environnement (EPA). Ces fosses sceptiques sont vidées chaque semaine par quatre camions d'une compagnie privée contractuelle. Le site de décharge utilisé par la compagnie a obtenu l'autorisation de la mairie de Mirebalais. Il se trouve à 250 mètres de la rivière Meille, ce qui représente plus de 20 fois la distance requise au niveau international », a précisé la MINUSTAH.

La MINUSTAH dispose d'une Unité chargée de la conformité environnementale en charge de la gestion de tous les déchets de la Mission dans le respect des normes internationale établies, conclut-elle.