L'actualité mondiale Un regard humain

Myanmar : un expert demande la libération de tous les prisonniers politiques

Myanmar : un expert demande la libération de tous les prisonniers politiques

Tomas Ojea Quintana, rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme au Myanmar.
A l'approche des élections convoquées par le gouvernement du Myanmar le mois prochain, le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans ce pays, Tomas Ojea Quintana, a exhorté mercredi les autorités à libérer tous les prisonniers de conscience, y compris Aung San Suu Kyi.

« Ces femmes et ces hommes - leaders étudiants, moines, membres de partis politiques, chefs de minorités ethniques, militants communautaires, personnes emprisonnées pour avoir exercé leurs droits fondamentaux à exprimer leurs opinions ou à se rassembler - ont un rôle légitime à jouer dans ces élections historiques », a estimé Tomas Ojea Quintana devant la Troisième commission de l'Assemblée générale de l'ONU, à l'occasion de la présentation de son dernier rapport sur la situation des droits de l'homme au Myanmar.

« Dans les circonstances actuelles, les conditions pour de véritables élections sont limitées et le potentiel de ce scrutin d'apporter des changements significatifs et d'améliorer la situation des droits humains au Myanmar reste incertain », a-t-il ajouté.

Le Rapporteur spécial a poursuivi en expliquant que la justice et la responsabilité étaient « des éléments clés de la transition que le Myanmar a entreprise ». « La réconciliation nationale nécessite la fin de l'impunité et un certain degré de responsabilité », a-t-il insisté.

« Nous avons vu trop de cas de transitions incomplètes dans le monde, qui ont sacrifié la justice au nom de l'idée erronée que cela permettrait d'atteindre la paix et la stabilité. Il est désormais temps de mettre fin aux violations généralisées et systématiques des droits de l'homme au Myanmar depuis des décennies », a encore estimé le Rapporteur spécial, avant de demander « des mesures visant à promouvoir la justice et à établir la responsabilité pour qu'il existe des instruments juridiques qui empêchent de nouvelles violations dans le futur ».

« J'ai été clair depuis que j'ai soulevé cette question dans mon rapport au Conseil des droits de l'homme, il est avant tout de la responsabilité du gouvernement du Myanmar de régler le problème des violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme par toutes les parties et de mettre fin à l'impunité. Le nouveau gouvernement devra choisir s'il devient partie intégrante de la solution à la lutte contre l'impunité ou s'il continue à entretenir une situation dans laquelle les droits humains sont systématiquement niés », a-t-il encore déclaré devant les Etats membres.

En juin 2010, le Rapporteur spécial avait demandé à pouvoir effectuer une quatrième visite au Myanmar, mais il a été informé par le gouvernement de l'impossibilité de faire cette nouvelle visite, toutes les autorités compétentes étant impliquées dans la préparation des élections. Le gouvernement du Myanmar a toutefois émis des commentaires à son dernier rapport qui ont été inclus en annexe du document.