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Myanmar : Ban Ki-moon exhorte les autorités à libérer les prisonniers politiques

Myanmar : Ban Ki-moon exhorte les autorités à libérer les prisonniers politiques

Aung San Suu Kyi.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a une nouvelle fois exhorté vivement les autorités du Myanmar à libérer les prisonniers politiques, y compris Daw Aung San Suu Kyi, afin qu'ils puissent participer librement à la vie politique du pays.

« Cela serait la meilleure preuve de leur engagement en faveur d'un processus électoral crédible », estime le Secrétaire général dans un rapport publié vendredi qui porte sur la période du 26 août 2009 au 25 août 2010.

« Bien que certains des principaux acteurs aient décidé que les conditions ne leur permettaient pas de participer aux élections, le fait que d'autres aient décidé d'y participer au plan tant national que local suggère qu'un certain espace politique pourrait s'être ouvert, par comparaison avec la situation des 20 dernières années », a noté Ban Ki-moon. « L'opinion demeure pourtant divisée au sujet de la crédibilité du processus politique et de ses implications pour les perspectives de stabilité et de démocratie. »

Selon lui, il est essentiel que les autorités respectent les libertés fondamentales d'expression, de rassemblement pacifique et d'association de tous les citoyens, y compris leur droit de s'engager dans le débat politique et d'avoir accès aux médias, pour que le processus et son résultat soient largement représentatifs et acceptables. Si elles ne s'acquittent pas de ses responsabilités, la crédibilité du processus pourrait être sérieusement compromise, estime-t-il.

Les élections prochaines au Myanmar seront les premières dans le pays depuis 20 ans, et le troisième scrutin multipartite seulement en plus de 60 années d'indépendance.

En septembre, à la tribune de l'Assemblée générale des Nations Unies, le ministre des affaires étrangères du Myanmar, U Nyan Win, a promis que son gouvernement allait organiser des élections « libres et justes » le 7 novembre prochain et qu'elles seraient « pratiquement ouvertes à tous ».

Par ailleurs, le Secrétaire général de l'ONU s'est dit déçu de constater qu'en dépit de tous les efforts de l'ONU, le Myanmar n'a pas utilisé ses bons offices pour ouvrir de véritables discussions sur des sujets d'intérêt et de préoccupation communs au cours de la période considérée.

« Ce manque d'ouverture de la part du Myanmar est une source de profonde frustration car il contrevient non seulement à sa politique explicitement affirmée de coopération avec les Nations Unies mais m'empêche également de remplir pleinement le mandat que m'a confié l'Assemblée générale, faisant fi du soutien que les États Membres ont placé dans mes bons offices. Il est donc de l'intérêt et du devoir des États Membres de montrer leur soutien, en s'activant pour que le Myanmar fournisse la coopération nécessaire », dit-il.

Après la réaffectation d'Ibrahim Gambari le 1er janvier 2010, Ban Ki-moon avait nommé son Directeur de cabinet, Vijay Nambiar, au poste de Conseiller spécial chargé de diriger sa mission de bons offices.