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Inondations au Pakistan : l'ONU n'a reçu que 34% des 2 milliards demandés

Inondations au Pakistan : l'ONU n'a reçu que 34% des 2 milliards demandés

Des victimes des inondations de l'été 2010 au Pakistan.
L'appel de fonds révisé de 2 milliards de dollars pour l'aide aux victimes des inondations au Pakistan, le plus important jamais lancé par l'ONU et ses partenaires pour une catastrophe naturelle, n'est couvert qu'à hauteur de 34%, a indiqué vendredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), alors que le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé à un soutien international plus généreux et plus rapide.

L'appel de fonds révisé de 2 milliards de dollars pour l'aide aux victimes des inondations au Pakistan, le plus important jamais lancé par l'ONU et ses partenaires pour une catastrophe naturelle, n'est couvert qu'à hauteur de 34%, a indiqué vendredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), alors que le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé à un soutien international plus généreux et plus rapide.

Un mois après un premier appel de fond de 460 millions lancé en août, l'ONU avait demandé en septembre à la communauté internationale quatre fois plus de fonds face à l'ampleur des inondations et au nombre de victimes : 2.000 morts, près de 20 millions de déplacés, la destruction partielle ou totale de 1,9 million de foyers sur une superficie de 160.000 kilomètres carrés.

« Je continue d'exhorter la communauté internationale à répondre généreusement et rapidement à l'appel de fonds, ainsi qu'aux efforts de reconstruction et de réhabilitation », a indiqué Ban Ki-moon dans un message adressé au « Forum des Amis du Pakistan démocratique », une rencontre annuelle créée en 2008 et qui se déroule en ce moment à Bruxelles.

« Je me réjouis de la présentation par le gouvernement pakistanais d'un plan de reconstruction nationale et d'un plan de développement », a-t-il ajouté dans son message, lu par le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, B. Lynn Pascoe, présent à Bruxelles.

De son côté, à Genève, OCHA a précisé que seulement 690 millions de dollars avaient été donnés par les Etats membres, sur les 2 milliards de l'appel de fonds.

« La crise est loin d'être terminée », a mis en garde la porte parole d'OCHA, Elisabeth Byrs, lors d'une conférence de presse au siège de l'organisation onusienne, avant de faire le point de la situation.

« Au sud, dans la province du Sindh, l'une des plus durement touchées, 386.000 personnes sont rentrées chez elles, sur les quelques 1,4 million de personnes déplacées qui vivaient dans des camps ou des établissements informels », a-t-elle expliquée, précisant toutefois que de nombreux rescapés restaient piégés par les eaux stagnantes et avaient besoin d'une aide d'urgence.

« Des rapports signalent également que des personnes rentrées chez elles sont obligées de repartir en raison du manque de sources d'eau potable et d'accès aux services de base. La situation dans le Sindh reste très préoccupante, avec des besoins urgents de nourriture, d'abris, d'eau potable, de médicaments et de kits d'hygiène », a-t-elle ajouté.

Elle a ensuite mis l'accent sur la situation dans le nord du Pakistan, première région touchée par les inondations de l'été, avant qu'elles ne se propagent au reste du pays.

« Dans la province de Kyber Pakhtunkhwa, un plan d'urgence hivernale est en cours d'élaboration sous la direction des autorités provinciales et avec l'appui de OCHA », a-t-elle indiqué, précisant qu'une mission d'évaluation des besoins était en cours au Sud-Waziristan, pour s'assurer en particulier des conditions d'un retour éventuel des populations déplacées.

Au plan médical, le porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Paul Garwood, a fait savoir qu'un « nombre croissant d'infections respiratoires aiguës étaient observées dans le nord du Pakistan, en particulier dans la province de Kyber Pakhtunkhwa et dans le nord du Pendjab, alors que des préoccupations persistent sur la propagation du paludisme dans le Baloutchistan ».

« Les autorités locales, les agences de l'ONU et les organisations non gouvernementales (ONG) partenaires font tous leurs efforts pour anticiper ces menaces, via des campagnes de sensibilisation du public et des distributions de médicaments dans les hôpitaux », a-t-il expliqué. « Depuis le 29 juillet, l'OMS, les agences qui offrent une assistance médicale et le gouvernement pakistanais ont traité plus de 7 millions de patients pour une série de maladies diarrhéiques, pour le paludisme, les infections respiratoires et cutanées aiguës », a-t-il ajouté.