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En RDC, l'ONU ne peut pas assurer une protection complète de tous les civils

En RDC, l'ONU ne peut pas assurer une protection complète de tous les civils

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« L'ONU ne pourra pas assurer une protection complète de tous les civils dans l'est du pays », a déclaré vendredi le Représentant spécial de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC), Roger Meece, à l'occasion d'une présentation devant le Conseil de sécurité du dernier rapport du Secrétaire général sur la situation dans ce pays.

Roger Meece, qui intervenait pour la première fois depuis sa prise de fonction, a d'abord insisté sur l'ampleur des difficultés rencontrées dans l'est du pays, une région « plus vaste que l'Afghanistan », où la MONUSCO, avec ses moyens, « ne peut pas assurer une protection complète de tous les civils ».

« Tant que les groupes armés resteront actifs, les activités de maintien de la paix iront de pair avec les activités de consolidation de la paix et de redressement économique », a souligné M. Meece, qui est aussi chef de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).

Se référant aux viols de masse dans le Nord Kivu fin juillet-début août, le Représentant spécial a expliqué que cet évènement « avait donné lieu à un réexamen approfondi des activités de protection de la MONUSCO ». La mission a ainsi augmenté ses patrouilles militaires, étendu ses réseaux de communication et cherché à améliorer la communication avec les populations locales.

« Elle a également estimé nécessaire d'afficher une posture militaire plus visible et plus active », a poursuivi Roger Meece, qui a évoqué l'opération unilatérale « Vitrine » menée du 1er au 18 septembre dans le Nord Kivu, avec 750 casques bleus. Selon lui, cette « démonstration de force a atteint ses objectifs principaux, au moins à court terme », mais il est de « l'intérêt de la Mission de conserver une position militaire plus active ».

Se penchant ensuite sur la question du déploiement de la MONUSCO, il s'est félicité de l'augmentation régulière du nombre de postes avancés et de bases, qui atteint aujourd'hui 90. Mettant l'accent sur les contraintes budgétaires, les effectifs et les moyens limités de la MONUSCO, il a toutefois prévenu que « l'ouverture de nouvelles bases devra être compensée par la fermeture de bases existantes ».

Estimant par ailleurs que « la MONUSCO ne peut pas résoudre tous les problèmes de sécurité dans l'est de la RDC », il a rappelé que les forces gouvernementales avaient « la responsabilité première d'assurer la protection des civils congolais ». C'est dans ce contexte d'ailleurs que la MONUSCO assure la formation de 500 policiers congolais, à la demande des autorités de Kinshasa, a-t-il ajouté.

Revenant ensuite sur l'importance de la lutte contre l'impunité, il a salué « la bonne collaboration de la Mission avec le bureau du procureur militaire », qui a permis l'arrestation de Sadko Kikonda Mayele, chef des milices Maï-Maï, considéré comme l'un des commanditaires des viols de masse de cet été.

Roger Meece a aussi demandé que ne soient pas négligées certaines spécificités des problèmes dans l'est de la RDC, comme la question de l'exploitation illicite des ressources naturelles. « Dans ce domaine comme dans d'autres, il faut renforcer les capacités nationales de contrôle de la RDC », a-t-il estimé.

Dans le même ordre d'idée, il a évoqué les raids des rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), sapant l'amélioration des relations entre plusieurs pays voisins de la RDC qui se concentrent sur l'éradication de la LRA.

« Nous voulons jouer notre rôle, renforcer les opérations militaires et la protection des civils, et mener à bien nos programmes de stabilisation », a encore insisté le Représentant spécial en terminant son intervention. « Nous devons clairement exposer nos besoins budgétaires et utiliser avec la plus grande efficacité possible nos ressources », a-t-il conclu.