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Casser le cycle de la faim, objectif du Comité de la sécurité alimentaire

Casser le cycle de la faim, objectif du Comité de la sécurité alimentaire

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A l'occasion de l'ouverture lundi à Rome de la session annuelle du Comité de la sécurité alimentaire, qui a été récemment réformé, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les participants à « casser le cycle de la faim ».

« Ensemble, cassons le cycle de la faim et construisons un monde plus sûr et durable pour tous », a déclaré le Secrétaire général dans un message lu par le Représentant spécial de l'ONU pour la sécurité alimentaire et la nutrition, David Nabarro.

« Aujourd'hui, il existe une reconnaissance croissante que la sécurité alimentaire comprend de nombreux aspects, notamment la disponibilité, l'accès, l'utilisation et la stabilité au niveau des ménages », a-t-il ajouté.

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) rappelle que depuis sa dernière session en octobre 2009, le Comité de la sécurité alimentaire (CSA) a fait l'objet d'une vaste réforme dans le but de créer « une plateforme internationale et intergouvernementale, la plus inclusive possible permettant aux acteurs concernés de se concerter pour assurer la sécurité alimentaire et la nutrition pour tous ».

Au niveau opérationnel, le Secrétariat du CSA est désormais constitué de membres des trois organisations de Rome s'occupant d'alimentation et d'agriculture : la FAO, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

« Les problèmes mondiaux exigent à la fois des solutions mondiales et locales. Le CSA réformé constitue la plateforme idéale pour débattre de questions complexes et dégager un consensus sur les solutions à apporter », a déclaré le Directeur général de la FAO, Jacques Diouf à l'ouverture de la session.

« Pour que le CSA soit un instrument concret parvenant à des résultats tangibles, il est capital de créer des partenariats et des liens au niveau des pays par le biais de mécanismes adéquats et reconnus, comme les groupes thématiques et les alliances nationales pour la sécurité alimentaire », a-t-il ajouté.

La session permettra aux participants en provenance d'Afrique, d'Asie et du Pacifique du Sud-ouest, d'Euro-Asie, du Proche-Orient et d'Amérique latine d'échanger leurs expériences. Des études de cas thématiques par pays seront présentées par le Bangladesh, Haïti, la Jordanie et le Rwanda.

« Cette semaine marque le lancement d'un effort mondial stratégique ayant pour but d'exploiter les atouts conjugués de toutes les parties prenantes engagées dans la lutte contre la faim dans le monde », a souligné la Directrice exécutive du PAM, Josette Sheeran.

« Face à la récente volatilité des prix des produits de base et à la demande accrue de nourriture, la session intervient à point nommé. C'est l'occasion pour le CSA réformé d'assumer sa responsabilité et de fédérer les nations du monde autour d'une réponse efficace et cohérente pour fournir une aide humanitaire vitale en cas de catastrophe et bâtir une sécurité alimentaire à long terme », a-t-elle précisé.

Une série de tables rondes stratégiques examinera les questions fondamentales relatives à la sécurité alimentaire, notamment le régime foncier et les investissements internationaux dans l'agriculture, la sécurité alimentaire lors de crises prolongées et les moyens de gérer la vulnérabilité et le risque.

« Le FIDA estime que le CSA a un rôle primordial à jouer dans les années à venir », a pour sa part déclaré Yukiko Omura, Vice-Présidente du FIDA.

« Le FIDA a participé très activement au processus de réforme du CSA et réaffirme son engagement envers le nouveau Comité. Nous travaillons avec la FAO et le PAM au sein du Secrétariat conjoint et du Groupe consultatif. Investir dans les petits agriculteurs - améliorer leur accès à la terre, aux technologies adaptées, aux services financiers et aux marchés, et répondre à leurs autres besoins - est le moyen le plus efficace d'engendrer un mouvement de tous bords pour sortir de la pauvreté et de la faim », a-t-il souligné.

« Cette session promet d'être animée et riche en débats dont nous attendons des résultats fructueux », a déclaré le Président du Bureau du CSA, Noel De Luna. « Le monde se doit d'affronter la situation de la sécurité alimentaire et le CSA est la tribune qui s'y prête le mieux », a-t-il conclu.

Le Rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter a en revanche estimé lundi dans un communiqué de presse que « les propositions sur la table du CSA restaient trop modestes face à l'urgence du problème. Le document de travail rédigé pour cette session est quasiment silencieux sur les mécanisme de volatilité des marchés », a-t-il dit.