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Vingt-deux pays en crise prolongée, l'aide à repenser, selon le PAM et la FAO

Vingt-deux pays en crise prolongée, l'aide à repenser, selon le PAM et la FAO

Des déplacés dans des abris de fortune à l'ouest de Mogadiscio, en Somalie.
Vingt-deux pays dans le monde sont en en situation de « crise prolongée », confrontés à des difficultés colossales, telles que les crises alimentaires à répétition et la prévalence extrêmement élevée de la faim, dues à l'effet combiné des catastrophes naturelles, des conflits et de la faiblesse des institutions, selon un rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM) publié mercredi.

Vingt-deux pays dans le monde sont en en situation de « crise prolongée », confrontés à des difficultés colossales, telles que les crises alimentaires à répétition et la prévalence extrêmement élevée de la faim, dues à l'effet combiné des catastrophes naturelles, des conflits et de la faiblesse des institutions, selon un rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM) publié mercredi.

Dans ce rapport intitulé 'L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde 2010', la FAO et le PAM considèrent qu'un pays est en « crise prolongée » quand il connaît une crise alimentaire depuis huit ans au moins, que les secours humanitaires qu'il reçoit représentent plus de 10% de l'ensemble de l'aide étrangère et qu'il figure sur la liste des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV).

A l'échelle mondiale, l'aide humanitaire représente environ 10% de l'aide publique au développement (APD). Mais dans les pays en situation de crise prolongée, cette part est nettement supérieure, comme par exemple en Somalie et au Soudan, où l'aide humanitaire représente respectivement 64% et 62% de l'aide totale.

Principales caractéristiques des pays en situation de crise prolongée, la faim chronique et l'insécurité alimentaire. En moyenne, la part d'individus sous-alimentés dans ces pays est trois fois plus élevée que dans les autres pays en développement. La population de ces pays dépasse les 166 millions de personnes, soit environ 20% du nombre total de victimes de la sous-alimentation dans le monde.

Mais si l'assistance à ces pays prend la plupart du temps la forme d'aide alimentaire d'urgence, la FAO et le PAM estiment dans leur rapport, qu'en associant cette aide à d'autres instruments, comme les contributions en espèces, les bons d'alimentation et les achats de produits agricoles locaux, les chances que l'aide humanitaire pose des bases solides pour la sécurité alimentaire à plus long terme seraient considérablement renforcées.

Partant du constat que près des deux tiers des pays en crise prolongée reçoivent moins d'aide au développement que la moyenne des pays moins avancés, les deux organisations onusiennes ont appelé à une réflexion sur les modalités d'assistance aux pays en crise prolongée. Elles estiment notamment que, tout en continuant à soutenir les interventions d'urgence destinées à sauver des vies et à protéger les moyens d'existence, l'aide publique devrait se concentrer à l'avenir sur des projets à plus long terme permettant d'améliorer durablement la capacité productive de ces pays vulnérables et de renforcer leur résilience aux chocs.

« Les crises prolongées exigent des modalités d'intervention spécialement conçues et bien ciblées », affirment dans le rapport le Directeur général de la FAO, Jacques Diouf, et la Directrice du PAM, Josette Sheeran. Selon eux, « il faut de toute urgence recentrer l'assistance fournie lors de crises prolongées sur la protection des moyens d'existence et pas seulement celle des vies humaines, pour contribuer à mettre un pays sur la voie constructive du redressement ».

« L'expérience acquise par de nombreux pays montre que la manière la plus efficace et prometteuse d'améliorer réellement la sécurité alimentaire à long terme est de mettre en place des activités d'assistance qui s'appuient sur des institutions locales. Des mécanismes de protection sociale, comme les programmes d'alimentation scolaire, les programmes travail-contre-salaire et vivres-contre-travail, peuvent aussi apporter une contribution essentielle sur le long terme », ajoutent Jacques Diouf et Josette Sheeran.

Le rapport de la FAO et du PAM avancent également d'autres mesures qui ont prouvé leur efficacité, notamment la stimulation des marchés par les achats locaux de vivres destinés à l'aide alimentaire ou les programmes de subventions en espèces.

Du 11 au 16 octobre, les conclusions de ce rapport sur la faim seront examinées à Rome par les membres du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) - organe intergouvernemental au sein de l'ONU chargé d'examiner et de suivre les politiques liées à la sécurité alimentaire mondiale.