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Le HCR demande plus d'efforts en faveur des apatrides

Né apatride, ce bébé d'un minorité parlant ourdou a acquis la nationalité du Bangladesh en 2008.
Né apatride, ce bébé d'un minorité parlant ourdou a acquis la nationalité du Bangladesh en 2008.

Le HCR demande plus d'efforts en faveur des apatrides

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé mercredi à accélérer les efforts visant à aider les quelques 12 millions d'apatrides dans le monde, notamment via des adhésions plus larges aux deux principaux instruments juridiques internationaux : la Convention de 1954 relative au statut des apatrides et la Convention de 1961 sur la réduction des cas d'apatridie, respectivement ratifiées par 65 et 37 pays seulement.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé mercredi à accélérer les efforts visant à aider les quelques 12 millions d'apatrides dans le monde, notamment via des adhésions plus larges aux deux principaux instruments juridiques internationaux : la Convention de 1954 relative au statut des apatrides et la Convention de 1961 sur la réduction des cas d'apatridie, respectivement ratifiées par 65 et 37 pays seulement.

L'appel a été lancé par le Directeur de la Protection internationale au HCR, Volker Türk, lors d'une réunion organisée à Genève en marge du sommet annuel du Comité exécutif du HCR. Volker Türk a notamment rappelé que la lenteur des adhésions et ratifications des deux conventions de l'ONU signifiaient concrètement que des millions de personnes restaient dans un vide juridique, sans reconnaissance de leur appartenance à un Etat et avec des droits souvent extrêmement limités.

« Les apatrides sont des millions de personnes dont l'identité n'est pas reconnue dans les faits. Les Conventions de l'ONU fournissent un cadre juridique adaptée pour prévenir ces situations et les protéger, mais les apatrides sont souvent dans un vide juridique, compte tenu du faible nombre de gouvernements ayant ces traités et adopté des mesures concrètes pour répondre au problème », a-t-il insisté, avant d'estimer qu'il était « temps de changer cela ». « Nous devons inciter les Etats à agir, et agir dès maintenant, en confirmant leur engagement à réduire l'apatridie et renforcer la protection de leurs droits ».

A l'échelle mondiale, le HCR évalue à 12 millions le nombre d'apatrides, à peine moins que le nombre de réfugiés, estimé lui à 15,2 millions. Les origines de l'apatridie sont diverses, le plus souvent liées à une discrimination contre un ou plusieurs groupes minoritaires dans la législation sur l'octroi de la nationalité, ou à l'échec de l'inclusion de tous les citoyens au moment de la formation d'un Etat ou de sa partition.

L'une des caractéristiques inhérentes à l'apatridie est le fait qu'elle ne soit pas visible. Ceux qui en sont victimes vivent le plus souvent dans la discrétion et en marge des sociétés, privés d'identité, donc de droits et d'existence sociale. Une situation que le HCR a pour mandat de changer, en amenant les gouvernements à prévenir l'apatridie et à protéger les droits de ceux qui en sont déjà victimes.

Dans une allocution prononcée à l'occasion de l'ouverture de la réunion du Comité exécutif du HCR lundi, le Haut Commissaire pour les réfugiés, António Guterres, a d'ailleurs promis de faire pression sur les Etats membres pour améliorer la situation des apatrides dans le monde, à l'occasion du 60ème anniversaire de l'organisation, le 14 décembre prochain.