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La France soutient une taxe internationale sur les transactions financières

La France soutient une taxe internationale sur les transactions financières

Bernard Kouchner, ministre français des affaires étrangères.
La France propose d'adopter une taxe internationale sur les transactions financières pour financer l'aide publique au développement, a déclaré lundi le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, dans un discours lors du débat annuel de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.

« Rendez-vous compte : un prélèvement infime de 0,005% (1 centime d'euro sur une transaction de 1000 euros), totalement indolore, pourrait lever de 30 à 40 milliards d'euros par an, près du quart de l'aide publique au développement », a dit M. Kouchner, soulignant que l'adoption de ce texte était désormais une priorité de la France comme l'avait rappelé le Président français Nicolas Sarkozy lors du Sommet sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) la semaine dernière à New York.

« Ne serait-ce qu'avec la moitié de cette somme, il deviendrait possible de scolariser tous les enfants des pays à faibles revenus. Aujourd'hui, tout le monde est d'accord sur la faisabilité technique et économique d'un tel mécanisme », a-t-il ajouté.

Le ministre français des affaires étrangères a suggéré de prendre une décision de principe « tout de suite, durant cette session de l'Assemblée générale ». « Une déclaration en faveur d'une contribution sur les transactions financières que nous avons proposée avec le Japon et la Belgique a reçu le soutien du Brésil, de la Norvège et de l'Espagne et a été adoptée par acclamation par le groupe pilote de 60 pays que nous avons réunis. Elle vous est ouverte », a-t-il ajouté à l'adresse des 192 Etats membres composant l'Assemblée générale des Nations Unies.

Concernant le Moyen-Orient, Bernard Kouchner a estimé que pour maintenir le processus de paix « à flot, pour le renforcer et surtout pour réussir, il est nécessaire d'imaginer un mécanisme d'accompagnement. » « La France, comme l'a dit le Président Sarkozy aujourd'hui même en recevant le Président (de l'Autorité palestinienne, Mahmoud) Abbas, est prête à se mobiliser dans ce sens. L'Union européenne doit également être associée », a-t-il dit.

Selon lui, « la question de la colonisation constitue un test majeur ». « La colonisation est non seulement illégale au regard du droit international, mais elle va également à l'encontre de la sécurité d'Israël : pour dire les choses simplement, la colonisation doit cesser », a-t-il ajouté. « C'est pourquoi la France, l'Union européenne, le Quartet, les Etats-Unis, la communauté internationale dans son ensemble ont plaidé pour la prolongation du moratoire. Je déplore qu'une telle prolongation n'ait pas été annoncée ».

Le ministre français des affaires étrangères a également rappelé que la France prendrait la présidence du G20 pour un an le 12 novembre et qu'elle prendrait en 2011 la présidence du G8.

Selon lui, le G20 a fait preuve de son utilité au cours de la grave crise économique et financière mondiale. « La France propose le choix de l'ambition, avec trois objectifs déterminants pour notre avenir commun : engager la réforme du système monétaire international ; lutter contre la volatilité des prix des matières premières ; améliorer la gouvernance mondiale ; à cet égard, nous souhaitons que le G20 porte devant cette assemblée une proposition pour une réforme intérimaire du conseil de sécurité », a-t-il dit.