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Référendums au Sud Soudan : un défi prioritaire pour l'ONU, selon Ban Ki-moon

Référendums au Sud Soudan : un défi prioritaire pour l'ONU, selon Ban Ki-moon

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Le Soudan est au sommet des défis et des priorités qui attendent l'ONU dans les prochains mois, a indiqué lundi, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'ONU, à New York.

« J'ai pris mes fonctions avec l'intention de me concentrer sur le Darfour. Aujourd'hui, nous avons deux référendums au Sud Soudan et à Abyei programmés dans quatre mois et le défi supplémentaire d'aider le Soudan à négocier cette période critique », a souligné Ban Ki-moon devant les journalistes.

Le référendum d'indépendance du Sud-Soudan prévu en janvier 2011 est l'élément central de l'accord de paix global qui a mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, où la plupart des habitants sont chrétiens ou animistes. Dans les faits, le Sud Soudan est déjà semi-autonome, administré par les anciens rebelles de l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) qui ont combattu le gouvernement de Khartoum jusqu'en 2005.

Le référendum d'Abyei, qui doit aussi se dérouler en janvier prochain, doit permettre aux habitants de cette région riche en pétrole et située entre le Nord et le Sud de choisir s'ils veulent être rattachés au Sud ou au Nord.

« Nous devons nous assurer, indépendamment du résultat, que ce scrutin est conduit de manière transparente et pacifique », a poursuivi Ban Ki-moon, avant de rappeler « les larges implications régionales » que ce scrutin aura.

Le Secrétaire général a également rappelé qu'il avait convié une réunion spéciale sur l'avenir du Soudan le 24 septembre à l'ONU. « C'est pratiquement la dernière occasion pour la communauté internationale de discuter des moyens dont nous disposons pour être sûr que ce référendum sera conduit avec succès et en toute transparence », a-t-il estimé.

C'est dans cette perspective que la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) renforce depuis plusieurs semaines sa présence au Sud Soudan, où elle apportera une assistance technique aux autorités pour l'organisation du referendum et participera à la surveillance du scrutin.

Après avoir ouvert début septembre son premier bureau de surveillance dans l'Etat d'Équatoria occidental, elle vient d'installer une antenne de la MINUS dans la capitale de l'Etat du Wahdah, Kuajok.

« Conformément à nos efforts pour renforcer notre présence avant le référendum, je suis heureux d'inaugurer officiellement cette antenne de Kuajok », a déclaré le Coordonnateur régional de la MINUS au Sud-Soudan, David Gressly, en visite pour l'occasion.

Cette antenne travaillera « en étroite coordination avec les bureaux de surveillance du référendum » que la MINUS prévoit de continuer à ouvrir dans tout le Sud Soudan », a-t-il ajouté.

« Nous avons vu la MINUS partout dans le Sud, sauf dans l'Etat de Warrap, nous sommes heureux qu'elle soit maintenant présente ici, avec nous », a indiqué de son côté Malek Nyandeng, première femme gouverneur du Sud-Soudan après avoir remporté les élections d'avril dernier.

Le Coordonnateur régional du Sud-Soudan s'est également rendu dans l'Etat de Bahr El-Ghazal, dont il a rencontré le gouverneur, Zakaria Hassan Riziq, qui a rappelé le différend frontalier encore en suspens avec le Darfour-Sud, dans la région de Kafia Kingi.

Selon lui, cette question doit être réglée avant le référendum, dont le bon déroulement pourrait aussi être perturbé, selon lui, par l'Armée de libération du seigneur (LRA). Des éléments se sont en effet sporadiquement infiltrés dans l'ouest du Bahr El-Ghazal au cours des derniers mois, a-t-il expliqué.