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Kazakhstan : une experte de l'ONU s'inquiète des expulsions forcées

Kazakhstan : une experte de l'ONU s'inquiète des expulsions forcées

La rapporteuse spéciale sur le droit à un logement convenable, Raquel Rolnik.
« Les expulsions forcées ne peuvent être justifiées que dans ses circonstances les plus exceptionnelles » et doivent se dérouler « en conformité avec le droit international des droits de l'homme », a déclaré lundi la Rapporteuse spéciale de l'ONU sur le droit à un logement décent, Raquel Rolnik, à propos des expulsions menées à Astana, la capitale du Kazakhstan.

« La rénovation urbaine et les plans d'embellissement pour construire une capitale moderne de renommée internationale ont été au cœur des efforts du pays pour promouvoir le développement », a-t-elle fait remarquer.

Cette dernière décennie, le gouvernement kazakh a en effet « cherché à créer un environnement favorable aux promoteurs privés, aux banques commerciales et aux institutions financières », ainsi qu'à favoriser l'octroi de crédit immobilier pour « améliorer l'accès des citoyens à un logement décent ».

Ces projets de développement à grande échelle ont attiré un grand nombre de Kazakhs venus des régions les plus pauvres avec l'espoir de trouver du travail et un meilleur niveau de vie. Ils ont aussi entraîné des expulsions de terrains ou de quartiers destinés à être réhabilités.

La crise financière internationale a remis en cause ce modèle de développement. De nombreux ménages incapables de payer leurs loyers ou traites bancaires ont été expulsés, pendant que d'autres ménages qui avaient payé des logements, ne les ont pas obtenus, les promoteurs ayant interrompu les constructions à cause de la crise.

Après avoir souligné les efforts du gouvernement kazakh pour achever la construction des logements, Raquel Rolnik a rappelé que « de nombreuses familles attendent toujours leurs maisons ». Elle a encouragé le gouvernement « à intensifier ses efforts pour trouver une solution à long terme pour les ménages touchés », appelant en particulier à un dialogue ouvert entre les autorités, les organisations non gouvernementales et les citoyens affectés par la crise du logement.