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FAO : il faut affronter la volatilité des marchés des produits alimentaires

FAO : il faut affronter la volatilité des marchés des produits alimentaires

Des légumes à vendre à Gaza.
Les marchés des produits alimentaires de base demeureront plus volatiles au cours des prochaines années et la communauté internationale devra mettre au point des moyens pour affronter cette situation, juge le Sous-Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pour le développement économique et social, Hafez Ghanem.

Les marchés des produits alimentaires de base demeureront plus volatiles au cours des prochaines années et la communauté internationale devra mettre au point des moyens pour affronter cette situation, juge le Sous-Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pour le développement économique et social, Hafez Ghanem.

« La FAO estime que la communauté internationale devrait étudier, éventuellement sous la direction du G20, des moyens d'affronter cette hausse de la volatilité. Il faudra envisager notamment des mesures pour une meilleure réglementation et une plus grande transparence des marchés, et la création de niveaux adéquats de stocks d'urgence. Nous devons aussi trouver des moyens de garantir des échanges fluides et efficaces des produits alimentaires à l'échelle internationale », dit M. Ghanem dans un entretien publié sur le site internet de la FAO.

Selon lui, « les principes de base du marché sont sains et très différents de la situation de 2007-2008. Malgré le déficit de production de blé en Russie, la récolte céréalière mondiale de cette année a été la troisième de tous les temps et les stocks sont élevés. Dans ces conditions, nous ne redoutons pas de nouvelle crise alimentaire, mais nous continuerons à suivre la situation de près ».

D’après Hafez Ghanem, « les éléments d'une crise ne sont pas réunis ». Cependant, il est inquiet de la volatilité des marchés à cause de l'importance croissante, en tant que producteur céréalier, de la région de la mer Noire où les rendements sont extrêmement fluctuants d'une année sur l'autre; de l'intensification des phénomènes météorologiques extrêmes liés au changement climatique; et de l'importance grandissante des acteurs non commerciaux sur les marchés des produits de base.

« En ce qui concerne la situation globale de l'offre et de la demande, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Les choses pourraient toutefois changer si l'offre subit un nouveau choc, dû, par exemple, à d'autres conditions météorologiques néfastes, ou si les politiques gouvernementales se traduisent par un regain d'anxiété sur le marché, provoquant des achats de panique », dit-il.

Le 24 septembre à Rome, en Italie, le Groupe intergouvernemental sur les céréales et le Groupe intergouvernemental sur le riz, tiendront une session. Ces deux organes sont une instance permettant aux gouvernements de se consulter sur les tendances de la production, de la consommation, du commerce international, des stocks et des prix du blé et des céréales secondaires, et d'évaluer périodiquement la situation céréalière mondiale et les prévisions à court terme.

« A l'heure actuelle, un climat de forte incertitude plane sur l'évolution de la situation de l'offre et de la demande et les mesures que les différents pays prennent pour limiter la variabilité des prix. La réunion rassemblera des décideurs et des experts en vue d'un échange d'informations et d'un examen de la situation. De meilleures informations impliquent une plus grande transparence du marché, ce qui devrait réduire la volatilité. Les participants se pencheront également sur la question de savoir ce que les pays doivent faire à moyen terme pour accroître leur préparation face à l'éventualité de futurs épisodes de volatilité », précise M. Ghanem.

« La clé de la sécurité alimentaire à long terme réside dans les investissements dans le secteur agricole des pays en développement, afin qu'ils puissent produire la nourriture nécessaire pour une population mondiale qui dépassera les 9 milliards d'habitants en 2050 », conclut-il.