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L'UNICEF appelle à concentrer les efforts sur les enfants les plus défavorisés

L'UNICEF appelle à concentrer les efforts sur les enfants les plus défavorisés

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La communauté internationale peut sauver des millions de vies en concentrant ses investissements sur des actions en faveur des enfants et des communautés les plus défavorisés, estime dans un rapport le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), pour qui une telle approche permettrait d'atténuer les disparités croissantes qui apparaissent dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

La communauté internationale peut sauver des millions de vies en concentrant ses investissements sur des actions en faveur des enfants et des communautés les plus défavorisés, estime dans un rapport le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), pour qui une telle approche permettrait d'atténuer les disparités croissantes qui apparaissent dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Intitulé « Progrès pour les enfants : atteindre les OMD avec équité », le rapport publié mardi souligne les écarts entre les pays développés et les pays en développement, entre les plus riches et les plus pauvres, entre populations rurales et urbaines, entre garçons et filles. Il conclut que depuis la création des OMD, il y a dix ans, des améliorations notables ont été enregistrées pour des millions d'enfants et leurs familles, mais que dans de nombreux pays, la baisse des taux de mortalité infantile ou maternelle dissimulent aussi des inégalités croissantes, en fonction des milieux sociaux.

L'UNICEF a examiné les tendances de 26 pays où le taux de mortalité infantile des enfants de moins de cinq ans a baissé de 10% depuis les années 1990. Dans 18 pays, l'écart entre le taux de mortalité des enfants des plus riches et celui des enfants des plus pauvres a soit stagné, soit il s'est accru. Dans 10 pays sur 18, l'écart a même augmenté d'au moins 10%.

Le rapport montre que dans ces pays, les enfants ont deux fois plus de chance de mourir avant cinq ans, quand ils sont nés dans les 20% des ménages les plus pauvres, par rapport à une naissance dans les 20% des ménages les plus riches. Il souligne aussi que les enfants les plus pauvres ont un risque deux fois supérieur de souffrir d'insuffisance pondérale ou d'un retard de croissance, par rapport aux enfants les plus riches.

Partout dans le monde en développement, les 20% des enfants les plus pauvres sont environ 1,5 fois moins susceptibles de recevoir la vaccination contre la rougeole ou de fréquenter l'école primaire que les 20% des enfants les plus riches.

Dans les pays en développement, les filles des ménages les plus pauvres sont trois fois plus susceptibles de se marier avant l'âge de 18 ans que les filles de ménages les plus aisés. Ceux qui ont peu d'instruction sont également plus sensibles aux mariages précoces, même dans les pays où les taux de mariage précoce ne sont pas élevés.

L'étude de l'UNICEF montre encore que malgré les progrès réalisés en matière d'accès à l'éducation, les filles et les jeunes femmes restent par ailleurs considérablement désavantagées dans les régions en développement, en particulier dans les études secondaires.

En dépit des réels progrès réalisés ces dernières années, l'UNICEF souligne donc qu'il « reste bien plus à faire au cours des cinq ans à venir » pour atteindre les huit Objectifs du Millénaire du Développement, définis en 2000 par les Etats Membres : réduire de moitié l'extrême pauvreté, assurer une éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre des maladies telles que le VIH/sida et le paludisme, préserver l'environnement et construire un partenariat mondial pour le développement.

« Nos conclusions remettent en question l'approche classique, selon laquelle l'accent mis sur les enfants les plus pauvres et les plus défavorisés n'est pas rentable », selon le Directeur général de l'UNICEF, Anthony Lake. « Une stratégie axée sur l'égalité permettra une victoire morale –de principe, et plus enthousiasmant encore, une victoire pratique », ajoute-t-il.

L'UNICEF rappelle par exemple que les maladies contagieuses ne seront jamais éradiquées si les enfants les plus pauvres ne sont pas pris en compte, que la plupart des décès d'enfants surviennent dans les communautés les plus démunies, que l'éducation primaire universelle ne peut pas être atteinte si les enfants défavorisés n'ont pas accès à la scolarité, et que la discrimination et la violence subis par des millions d'enfants ne prendra fin que par des actions et des investissements concentrés sur leurs besoins.

Pour l'UNICEF, la priorité est donc de « cibler les enfants les plus pauvres et de privilégier une approche fondée sur l'égalité pour que les choses changent en profondeur ».

Chaque million de dollars investi dans des actions de santé publique à destination des enfants de moins de 5 ans dans les pays à faibles revenus et ayant un taux de mortalité infantile élevé, permettrait d'éviter 60 % des décès de plus, estime notamment l'agence onusienne.

Elle conclut en rappelant que les maladies, la mauvaise santé et l'illettrisme sont concentrés chez les enfants les plus pauvres, et qu'il est donc essentiel de leur fournir un accès aux services de base pour progresser dans la réalisation des OMD et la réduction des disparités entre les pays.

« Les OMD ont été conçus pour améliorer la vie des personnes les plus défavorisées dans le monde. Nous pensons que les conclusions de cette étude peuvent avoir un effet réel sur la manière dont nous essayons d'atteindre les OMD et d'aider à améliorer la vie de millions d'enfants vulnérables », a conclu Anthony Lake, le Directeur de l'UNICEF.